Test - Broken Age, Double Fine au sommet de son art !

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Rédigé par At0mium, publié le 24/01/2014, modifié le 23/01/2015
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Souvenez-vous. Février 2012. Le studio Double Fine, guidé par Tim Schafer, lancent une campagne Kickstarter pour créer un nouveau Point'n Click dans la veine des grands classiques Grim Fandango et Day of the Tentacle. Fait historique dans l'histoire du crowdfunding, neuf heures suffiront à leur faire atteindre leur objectif de 400.000 $ ! Et encore mieux que ça, ce sont plus de 3,3 millions de dollars qui seront finalement récoltés. Leur ambition ? Créer un nouveau jeu qui serait un "retour aux sources" du Point'n Click. Ainsi sort le 28 Janvier 2014, soit presque deux ans plus tard, le premier acte de Broken Age. Répondra-t-il aux attentes des fans de la première heure ?

Rassurez-vous, il est absolument hors de question que je vous révèle la moindre piste pour comprendre l'étendue du scénario de Broken Age. Ce serait en fait criminel de vous gâcher ce plaisir, vous pouvez lire ce test en toute sérénité.

Deux héros, deux aventures ?

Commençons par le commencement. Ou plutôt, les commencements. En effet, dans Broken Age vous suivrez l'histoire de deux adolescents : Vella Tartine et Shay Volta. Vella est une jeune fille pleine d'ambition, au caractère bien trempé, qui ne souhaite pas suivre la destinée qu'on lui a réservé. Shay, quant à lui, est un garçon las de sa condition pour qui chaque journée ne sera qu'un énième recommencement. Se lever, manger tous les matins le même bol de céréales, accomplir quelques fausses missions organisées par l'I.A. de son vaisseau spatial puis dormir. Mais quel peut bien être le lien entre ces deux protagonistes ? L'une est révoltée contre la résignation des habitants de son village, l'autre est prêt à tout pour ne ressentir qu'un fragment d'excitation à l'idée de vivre une véritable aventure.

S'il y a bien un aspect de Broken Age qui le rend passionnant au plus haut point, c'est bel et bien son écriture. De l'ironie des dialogues aux animations explicites des personnages, en passant par la finesse des situations et de l'ensemble des éléments suggérés sans vous donner la moindre piste pour être révélés, on se laisse complètement emporter dans cette double épopée. Captivant de bout en bout, on peut purement et simplement crier au génie quand vient la compréhension de l'ensemble de vos actions passées lors du twist final.

Retour vers le futur

Alors qu'on nous annonçait un retour aux sources du genre, il faut bien avouer que Broken Age a tout du point'n click moderne. La progression se fait rapidement, avec des énigmes logiques bien que plaisantes à résoudre auxquelles s'ajoutent des dialogues dynamiques et dont la mise en scène n'a rien de classique. En effet, les changements de plans sont très fréquents, donnant l'impression d'un véritable dessin animé interactif lors des déplacements et des conversations. Mais attention, même si cette promesse ne semble pas forcément tenue, le plaisir de jeu qui en découle est quant à lui bien présent. En fait, il faut même admettre que la qualité du rythme de progression et l'envie irrépressible de continuer est une conséquence de ces deux choix de game design. La recherche et la combinaison d'objets sera bien sûr encore de la partie, les fans de la première heure seront dans leur élément !  

Une oeuvre d'art

Autant au niveau graphique que sur le plan des animations, les artistes de Double Fine ont fait de l'excellent travail. L'immersion est totale, et le côté enfantin du design mis en parallèle avec la maturité de la narration confère au titre une identité forte. Cette impression est d'ailleurs renforcée par la bande son enchanteresse orchestrée par Peter McConnell (Grim Fandango, Full Throttle, Sly,...). Et histoire de faire le tour du casting, et vu qu'il restait quelques centaines de milliers d'euros dans le porte feuille, sachez que les doublages ont été brillamment assurés par des personnalités comme Elijah Wood ou encore Jack Black. Bah oui, quitte à avoir du budget, autant s'en servir pour faire rêver les fans... et il l'ont fait les bougres ! Après 4 heures de jeu environs, on ressort de ce Broken Age marqué d'une impression que l'on a déjà ressentie du passé... celle que nous ont laissé des titres qui aujourd'hui sont des références dans le monde du jeu vidéo. Oui, je l'affirme sans concession, Broken Age est un chef d'oeuvre ! 

La maîtrise !
Comment ça ? 3 millions de dollars pour seulement un premier acte qui se boucle en quatre heures de jeu qui, en plus, nous coûte plus d'une vingtaine d'euros ? Et bien oui, le jeu vidéo n'est pas un produit de consommation. En témoigne ce bijou vidéo-ludique de Double Fine, on ne juge pas une oeuvre selon des caractéristiques mais bel et bien sur le sentiment qu'elle nous transmet. Broken Age est sans l'ombre d'un doute un Point'n Click qui peut s'inscrire dans le panthéon des plus grands, grâce à la qualité de son écriture et de sa direction artistique. Fans du genre ou non, apprêtez-vous à vivre une expérience de jeu unique que l'on attend de prolonger avec grande impatience dans le second et dernier acte de l'aventure.

Indie Review - Broken Age (PC/Mac/Linux)

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