Test - Stranded, le point'n click expérimental

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Rédigé par drquinch, publié le 19/09/2014, modifié le 23/09/2014
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Comme beaucoup d'indés, Peter Moorhead ne fait pas dans le classique, mais va explorer de nouveaux horizons, loin des clichés des triple A des gros éditeurs. Il le dit lui même, il est "designer de fictions interactives" et a pour but de créer des "paysages numériques émotionnels à explorer et avec lesquels interagir". Voyons ensemble si ce Stranded remplit ces objectifs.

Une première impression réussie

On commence l'aventure directement, sans background, dans son vaisseau pour en sortir rapidement et constater qu'il s'est écrasé sur une planète peu commune où vivent des géants de pierre. L'histoire s'arrêtera ici. Le fait d'être lancé tel quel dans l'aventure fait son effet. Le jeu présente la particularité que sur cette simple base, l'imagination devra prendre le relais et les questions commenceront à se poser. Qu'est-ce que cette planète? Comment réparer le vaisseau ? Qui sont ces géants de pierre? Que font-ils là? L'objectif est clair: découvrir et explorer les différents environnements qui changeront suivant l'heure, influant également sur l'apparition de certains événements.

Cette combinaison fonctionne grâce à son ambiance unique : du pixel art magnifique avec des animations efficaces, une ambiance sonore et une identité visuelle uniques. Le travail fait main et le soucis du détail s'en ressentent et pourront même séduire les réfractaires du pixel art. Le côté artistique sert l'aventure de façon magistrale, et pousse à partir explorer.

Heureusement car...

Ce jeu possède quelques défauts assez importants. Il n'est de toute évidence pas centré sur le gameplay comme tous les point'n click et est emprunt d'une lenteur souvent calculée, servant malgré tout l'exploration de cette fiction interactive. Malheureusement, cette même lenteur n'est parfois pas uniquement narrative et devient un défaut frustrant. En effet, le jeu est découpé en plusieurs tableaux et permet de déplacer le personnage en cliquant sur sa destination. Le soucis est qu'il sera impossible de revenir en arrière ou de changer de direction en cours de route. Il faudra attendre que le personnage soit arrivé à la position précédemment indiquée, ce qui deviendra rapidement agaçant, surtout lors de longs trajets d'un bout de l'écran à l'autre.

Second choix discutable, il faudra pour changer d'écran amener le personnage au bord de celui-ci, pour ensuite cliquer de nouveau afin que le héros change de zone. Cet élément rajoute une lourdeur au jeu et empêchera, lors de la première partie, l'accès à des lieux par la faute de cette simple erreur d'ergonomie. Au final, le jeu a de quoi désarçonner si on ne sait pas à l'avance à quoi s'attendre. Acheté principalement pour son thème de départ et ses graphismes, il se montrera d'abord frustrant à cause de sa lenteur et de ses choix de gameplay mettant à mal nos habitudes de fun immédiat et d'actions nerveuses. Mais il livrera ensuite toute sa poésie.

Un jeu de niche
Stranded ne plaira pas à tout le monde et sera consacré à une niche de joueurs avertis sur le contenu. Pour ceux-ci, son charme opérera malgré une durée de vie assez courte (moins d'une heure pour faire le tour) et une impression de jeu à l'état d'ébauche. On aurait aimé un peu plus de consistance et un environnement plus large à explorer, ce qui ne nous empêche pas d'attendre avec impatience la prochaine aventure de Peter Moorhead : Murder, une courte histoire dans le style cyberpunk explorant "les conséquences de la moralité et de la sensibilité".

Stranded trailer

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