Le top de l'année 2016 de... l'Atelier Sentô

Rédigé par Atelier Sentô, publié le 30/12/2016, modifié le 04/01/2017
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Aujourd'hui, nous avons demandé à l'Atelier Sentô quels ont été les jeux qui les ont marqué en 2016 et leurs attentes pour 2017. Si de notre côté, nous attendons The Coral Cave de leur part, eux n'ont pas manqué d'essayer des jeux pour "étudier la concurrence", qu'ils disent. Voici leurs Carlo d'or :

Ce jeu que j'ai découvert sur le tard

Little Party

Sorti en 2015 et malheureusement passé un peu inaperçu, Little Party a pourtant de quoi surprendre. On y incarne une mère entre deux âges dont la fille organise une "nuit artistique" avec ses amis. Un brin inquiète, elle observe le déroulement de la soirée sans trop s'imposer.

Il est rare qu'un jeu nous propose de rester en marge de l'action, de nous effacer et laisser les autres faire. Little Party est une déambulation intimiste jusqu'à un dénouement d'une incroyable beauté. Avec ses graphismes en 3D empreints de poésie, c'est sans conteste notre coup de cœur de l'année. Cerise sur le gâteau, il est gratuit sur itch.io ! 

 

Les 3 jeux préférés de l'Atelier Sentô en 2016

Void and Meddler, épisode 2

L'épisode 1 de Void & Meddler faisait déjà partie de notre top 2015 et cette suite nous a paru encore plus maîtrisée et passionnante. C'est une explosion constante d'idées visuelles, littéraires et musicales. Un maelstrom créatif à la fois cru et poétique. Dorian SRed et Trevor Reveur, les musiciens à l'origine du projet, livrent leurs colères, leurs obsessions et leurs rêves dans ce no future hallucinatoire, superbement mis en image.

L'humanité modifiée a perdu ses contours, la ville tentaculaire entre jusque dans les têtes. Et pourtant, caché dans les profondeurs, l'underground vibre de la pulsation d'une fête sans fin. Void & Meddler se vit avec intensité, la musique à fond, jusqu'au bout de cette nuit en boucle.


Pavilion

Pavilion est une énigme, un rêve, un grand jardin surréaliste qu'on explore entre chien et loup. Sans nul doute, il s'agit là d'un des plus beaux jeux jamais créés. A la limpidité du gameplay ciselé avec soin par les deux développeurs, répondent les ombres et lumières de cet univers crépusculaire qu'on traverse sans le comprendre, comme une forêt de symboles.

Pavilion est une expérience en dehors du temps, neuve et ancienne à la fois, qui s'enroule lentement autour du joueur pour le piéger à jamais dans ses corridors de marbre.


Lieve oma

A travers ce récit d'une grand-mère et de son petit fils partis ensemble cueillir des champignons, Florian Veltman met en scène ses souvenirs d'enfance en une succession de scénettes touchantes. On se promène tranquillement à la recherche de champignons. Celui-ci est-il comestible ? Grand-mère saura.

S'il commence à faire froid, c'est qu'il est temps de rentrer se réchauffer autour d'une tasse de chocolat chaud. Au fils des saisons, les deux personnages se dévoilent un peu, à demi-mot, avec pudeur. On partage leurs habitudes, leurs petits plaisirs, leurs inquiétudes. Le monde peut se montrer dur, même pour un enfant et il est important d'avoir un endroit où se réfugier. Lieve Oma dresse le magnifique portrait d'une grand-mère aimante et attentionnée : une expérience paisible, émouvante.

 

Ce jeu qui m'a déçu

Evo Explores

Evo Explores ne cache pas sa ressemblance avec le merveilleux Monument Valley. Même 3D épurée aux couleurs pastel, même mécaniques jouant sur les illusions d'optiques. Mais très vite l’écœurement nous saisit :

Evo Explores veut nous faire croire à un hommage mais pille systématiquement tous les ingrédients qui faisaient le succès de son aîné sans rien apporter de nouveau. Heureusement, l'essentiel lui échappe : la magie. Il y a des choses qui ne se plagient pas.

 

Ce jeu auquel je joue encore en 2016

Viridi

Chaque matin, au réveil, un même geste : arroser nos plantes dans Veridi. Ont-elles poussées depuis hier ? Un peu, peut-être. On leur chante une chanson, on enlève les mauvaises herbes. Pour rigoler, on asperge l'escargot qui, inlassablement, fait le tour du pot.

Bientôt, nos plantes fleuriront. Elles formeront une composition si harmonieuse qu'on prendra un screenshot pour le poster sur twitter. Et tout le monde sera jaloux.

 

Ce jeu que je ne pensais pas aimer

ALONG THE EDGE

Les quelques visual novels qu'on avait essayé nous avaient donné une image plutôt négative du genre. Along The Edge a balayé tous ces a priori. En situant l'histoire dans la campagne française, le jeu se distingue d'emblée par son audace.

Les graphismes impressionnistes peignent des ambiances mouvantes dans notre imagination et l'écriture, jamais envahissante, donne à voir les émotions et le temps qui passe lentement. A cela s'ajoute le portrait sensible d'une jeune femme à la croisée des chemins, avec qui on fait corps grâce à un système de choix bien pensé.

Les 3 jeux les plus attendus de l'Atelier Sentô pour 2017

Toryansé

Toryansé est un vrai melting-pot. Nick Preston y mélange les architectures de son Irlande natale aux souvenirs d'un voyage à Tokyo. Il modèle cet univers déroutant dans une belle 3D aux formes simplifiées mais aux éclairages travaillés.

Le titre fait référence à une inquiétante comptine japonaise qui invite à se perdre. Car, à l'instar des récits de Banana Yoshimoto et de Yoko Ogawa qui lui servent d'inspiration littéraire, Toryansé cherche dans la banalité du quotidien le chemin vers un autre monde.


Echo Lake

La nuit, loin des lumières de la ville, quand on se couche dans l'herbe, les mains derrière la nuque, le ciel étoilé nous apparaît semblable à un océan vertigineux. On aimerait y plonger mais il reste inaccessible. Quel désespoir.

Créé par 3 amis du côté de Glasgow, Echo Lake prolonge cet enchantement comme dans un rêve : on vogue sur une mer d'étoiles, on suit des poissons luminescents, on dessine des constellations imaginaires, … Un voyage onirique qu'on voudrait sans fin, comme une nuit à la belle étoile.


The Mooseman

Au plus profond d'une forêt sombre et ancienne, un homme avance pas à pas. Autour de lui des silhouettes s'animent, souvent minuscules et rassurantes, parfois gigantesques et effrayantes. Sur les troncs dévorés par la mousse, des glyphes phosphorescents racontent une histoire plus vieille que le monde.

En plongeant dans le folklore de leurs ancêtres, Vladimir Beletsky et Mikhail Shvachko, les deux développeurs, originaires de Perm au pied des monts Oural, semblent avoir réveillé des créatures depuis longtemps oubliées. Avec ses graphismes somptueux et sa bande son hypnotique, The Mooseman est un pèlerinage shamanique, une transe aux frontière du monde des dieux.

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