Où-là, citer Metal Gear pour tenter de montrer que le jeu-vidéo peut aborder des concepts philosophique est à mon avis la meilleure façon de donner du grain à moudre à ceux voyant ce média comme mineur en terme de portée intellectuelle. Sur ce point MGS c'est quand même de la "philo de comptoirs" esquissée à grands traits naïfs et caricaturaux :/.
Considérer que ça a de la portée serait à mon sens plutôt tendre à démontrer que les joueurs ne sont capables que de visions simplistes et étriqués du monde qui les entoure... :/
Après saluer les références culturelles multiples, pourquoi pas, enfin on en retrouve dans pleins d'autres jeux à tout plein de niveau! (de Rick Dangerous à Half-Life en passant par Day of the Tentacle ou Duke Nukem 3D)
Et si ça en fait pourquoi pas un jeu "cultivé", ça n'a rien à voir avec en faire un jeu "intelligent". :/
Je pense que le jeu vidéo et encore trop considéré comme un jouet pour enfant par les ignorants et qu’ils ne prennent même pas la peine de ce pencher dessus ne serais se qu'un instant pour ce faire un avis constructifs,et de ce faite préfèrent méprisée les chose qu'ils ne connaisse pas au lieux de si intéressé un minimum et de ce questionné.
La société prône la passivité et le prêt pensée ( les médias, la pub...) pour pouvoirs mieux géré les foules par une pensée cousu par leur soins et ainsi faire accepté leur idée, tous le contraire du jeu vidéo ou il faut réfléchir un minimum, pensée par nous même, et ce faire un avis plus ou moins constructif selon les jeux et les personnes.
Je rajoute aussi que les jeux vidéos laisse le plus souvent des questionnements plus ou moins hasardeuse sans réponse directement apporté par le jeu.
Alors Nival certes c'est un point de vue défendable mais comme je l'ai dit chacun en fait ce qu'il en veut. Mais je ne pense qu' à la fin des années 90, le clonage, la génétique aient pu être un débat philosophique de comptoir. Cela peut le devenir si tu t'arrêtes aux bases. Mais Kojima est bien trop intelligent et sincère dans ses choix pour ne proposer que cela. Il serait tout a fait possible de disserter sur ces sujets et offrir en exemple MGS si c'est pertinent. C'est la réflexion qui en découle derrière qui fait la force des idées voulant être transmisses à travers un jeu. Si on prend le cinéma, cela me parait identique au final. Si le spectateur ne veut pas essayer de voir plus loin, le film aura juste pour but de passer un bon moment. Alors que d'autres iront faire des recherches ou débattre sur des idées à travers de forums et autres moyens mis à leurs disposition. Donc le média reflète ce que l'on en fait et pas ce que les "créateurs de programmes" veulent en faire. Donc sur ce point je te rejoins Funky sur la passivité et le dirigisme des masses^^
La philosophie de comptoir est peut être péjorative aux yeux de certains, mais je pense que les grands philosophes ont débattus de cette façon dans l'antiquité. Ce qui leur a apporté une grande notoriété plus tard, c'est qu'ils ne se sont pas arrêtés, après surement nombres de critiques subis, mais ont persévéré et approfondi leurs idées pour en faire des essais et autres œuvres.
Il ne faut pas toujours faire attention aux détracteurs qui parlent sans connaissance puisque l'échange ne sera jamais équitable et encore moins intéressant ou constructif sur le long terme. D'où le fait que je ne cherche pas ou ne chercherai jamais à discuter de certains sujets avec ces personnes, puisque cela reviendrait à une perte de temps. D'autres tenteront surement de le faire à ma place et peut être que certains seront même payés pour faire cela mieux que moi.
Donc on en revient encore à la même chose, celui qui prendra le temps de réfléchir à tout ce qu'il a assimilé au travers d'une oeuvre, ira faire des recherches pour en apprendre plus etc... Tout est question du type de joueur ou de spectateur voire de lecteur. Pourquoi le jeu vidéo ne serait il pas à la même hauteur que les autres arts ? Parce que les joueurs eux même lui donnent pas sa chance ?
Pour nuancer un peu sur la série Metal Gear, il faut admettre que celle-ci se veut une parodie de séries B. Le clonage et la génétique, à la fin des années 90, c'était justement les gros clichés de la SF, aussi bien en cinéma qu'en littérature. On était en pleine période où on s'imaginait que la génétique pouvait permettre de faire n'importe quoi, et on a imaginé toutes les scénarios catastrophes et dystopies plus ou moins crédibles. MGS reprend beaucoup d'idées de scénario complètement débiles, mélangeant film d'action, science-fiction, guerre, fantastique… Et par moment des pseudo-philosophies complètement creuses (même si ça ne semble pas être l'avis de tout le monde, je continue de trouver la cinématique de fin de MGS2 complètement consensuelle et ridicule).
Mais c'est justement volontaire. Les jeux sont à fond dans la parodie, et offrent des secondes lectures intéressantes. Un peu à la manière de New York 1997 et Los Angeles 2013 (dont le personnage de Snake est tiré). Ces films ont tous les codes de nanars, et se moquent justement du cinéma américain pour offrir une satyre assez intelligente. On peut voir un peu la même chose dans MGS : derrière l'histoire à la philo aussi bancale que la trilogie Matrix, y a une volonté de faire réfléchir un peu sur des sujets graves trop souvent ignorés dans la fiction, ainsi qu'une critique de cette dernière. Peut-être plus cinématographique que vidéoludique d'ailleurs, la série aimant justement briser toutes les conventions du média (que ce soit en ayant plus de dialogues que de jeu ou des séquences où il ne faut pas jouer pour gagner).
Après je trouve tout de même un peu dommage que ce qu'en retiennent pas mal de joueur soit le contenu au premier degré… Que Kojima soit élevé au rang de génie, je suis pas vraiment fan, mais il reste un créateur talentueux. Mais si on prends les dialogues et scénarios de MGS comme prouesses artistiques ou réflexions intelligentes… Même l'industrie du cinéma aura de quoi rire. C'est certes sophistiqué dans la forme, mais dans le fond, si on ne prend pas l'aspect satyrique c'est au mieux banal.
Je me demande s'il n'y a pas un effet comme celui des premiers Sonic Adventure. Une époque où le jeu-vidéo était tellement peu cinématographique que n'importe quoi s'en rapprochant était impressionnant. Et les premiers Sonic Adventure, niveaux scénarios, s'ils étaient bien plus étoffés et épiques que la majorité des jeux, étaient également dignes de nanar. Le genre de fantaisie pour ados : des pouvoirs super-puissants qui détruisent des planètes entières, des voyages dans le temps à n'en plus finir, la police contre le héros, un anti-héros d'abord méchant, puis en fait gentil, et une mort tragique à la fin… Quand c'est sorti c'était absolument cool, émouvant, sombre, mais aujourd'hui n'importe quel film de super-héros arrive à être plus sérieux.^^
***
Puisqu'on parle du public qui n'aide pas le jeu-vidéo, y a d'ailleurs une réflexion facile à se faire. En supposant qu'on n'y connaisse rien en jeu, si on s'intéresse aux meilleures ventes les plus récentes, on tombe sur :
Spoiler :
Détail intéressant : sur 10 jeux nous avons 6 suites, 1 remake, et 2 fois le même jeu sur deux plate-forme. Également, je suis surpris de remarquer que maintenant la mode de la chasse aux dinos.
Même s'il y a dans le tas d'excellents titre, dur de trouver a priori là-dedans l'originalité, la profondeur, ou même la variété.^^ Si je dois me faire un avis sur le jeu en voyant ça, il est vite fait.
Pour relativiser malgré tout, côté cinéma, on a :
Spoiler :
Réalisant que le synopsis des films est plus parlant que leurs affiches, j'invite à aller voir directement le box-office. Pour analyser un peu, si les cinq premiers films sont assez variés et originaux (même si Bob l'Éponge est une adaptation), ça va complètement dans le cliché pour les cinq suivants. Mention spéciale à DUFF qui veut faire passer pour grosse une protagoniste proche de l'anorexie. Y a des choses qui changent pas. :/
Et en supposant qu'il y ait des gens qui ne connaissent pas du tout le cinéma et préfèrent la littérature, c'est pas sûr que ça leur donne vraiment envie non plus.
Je rejoins pas mal Itooh sur MGS.
Jeux sympas, du talent dans la forme, une utilisation maline de thématiques bien ancrées dans leurs époques, des inspirations et références multiples, mais on est loin d'un jeu à citer en exemple pour montrer que le jeu vidéo peut faire réfléchir au-delà du simple divertissement.
D'ailleurs les exemples ne me semble pas bien nombreux, même si on sent que la chose à tendance à affleurer, mais pour moi cette métamorphose du jeux-vidéo pur divertissement (malin et artistiquement réussi oui par moment) au jeux-vidéos vecteur de vrais messages forts et percutants, comme peut l'être le cinéma ou (bien évidemment) la littérature, n'a pas encore eu lieu. On sent poindre des balbutiement d'une telle évolution vers une vraie maturité, mais en fait je pense qu'elle n'a pas encore tout à fait commencé.
Il y a une raison assez simple je pense à cela: c'est que si les jeux-vidéos sont rentrés dans les foyers de monsieur tout le monde, notamment parce que les joueurs d'hier sont aujourd'hui jeunes parents, la fabrication de jeux-vidéos reste encore l’apanage d'un milieu fermé (j'aurai envie de dire qu'il y a un degré de "geekitude" supplémentaire entre le joueur et le développeur ;)). Mais quand la création aura atteint le même degré d'émancipation qu'aujourd'hui le fait de jouer, alors ce média pourra beaucoup plus s'ouvrir à des thématiques universelles et moins auto-centrées.
Sinon, Itooh, il ne faudrait pas penser que le "box-office" ou encore les "meilleurs ventes" sont des reflets de la valeur qualitative d'un art. Jeter un œil aux meilleures ventes de livre donnerait tout autant une vision bien médiocre de la littérature ;).
Mais ça reste intéressant à analyser sociologiquement!
(sur 10 meilleures ventes de jeu: 5 avec des héros militarisés, et 3 avec des boobs au premier plan --> on conforte finalement le cliché de l'ado-geek ^^)
Alors donc si je vous suis correctement, le jeu n'a jamais fait réfléchir, il n'offre aucun axe de réflexion. Je ne suis pas d'accord. Dans ce cas le cinéma est identique et n'offre aucunement l'envie de penser. Il n'est qu'un divertissement.
La façon de le faire lui est propre je pense. Le sérieux n'est pas le seul vecteur d'idée. Mais peut être que par son format, le jeu vidéo ne possède pas le même confort et le même publique. Il n'est pas rare de voir des films adaptés de livres qui ont le même soucis lors de leur adaptation. Le lecteur est souvent déçu et clamera que le livre lui est supérieur. Mais en dehors du fait de vouloir récolter le pactole grâce à une licence juteuse ou qui pourrait l'être aux yeux de ceux qui lancent le projet; d'autres y voient le moyen de transmettre leur message au plus grand nombres et donc de toucher des personnes qui ne se seraient même pas arrêtées au format original.
Le jeu vidéo possède sa propre histoire avec son propre public. Il a évolué avec ses joueurs et tente d'en attiré de nouveaux ( pour une histoire de gros sous la plupart du temps ). Ce qui permet de faire une corrélation entre les ventes et ce qui pourraient être une ressemblance frappante. Rien ne semble nouveau ici donc, l'histoire se répète sans cesse jusqu'aux prochaines sorties des blockbusters qui servent à remplacer les anciens.
C'est le public qui fait son choix et la masse ne reflète en rien ce qui se fait de mieux. Puisque la majorité ne recherche que le divertissement et oublier leur quotidien. Alors, on tire profit de cette envie. Chacun prendra ce qui lui plait et ce qu'il recherche selon le moment adéquate.
Pourquoi le jeu vidéo ne serait il pas à la même hauteur que les autres arts ?
Parce que le jeu vidéo est un divertissement par essence et les œuvres les plus promptes à transmettre une vision sont en général celles qui le font sans compromis.
L'enjeu ludique ne peut qu'empiéter sur l'enjeu artistique, et quand en plus la direction artistique est élaborée tout particulièrement dans une perspective de divertissement, on obtient forcément quelque chose de limité en terme de potentiel d'évocation.
Le seul cas de figure où un jeu pourrait être assimilé à une œuvre d'art, pour préciser ce point, ce serait un jeu dans lequel l'interactivité elle-même aurait un sens, qui redéfinirait la notion de joueur d'une certaine façon... et qui à côté de ça n'induirait pas d'autre enjeu en parallèle.
J'ai jamais vraiment joué à un MGS mais c'est clair que c'est bourré de fan-service et de mauvais goût, donc ça déjà ça laisse pas spécialement présager d'une œuvre majeure de ce siècle ou du précédent...
Je n'ai pas dit que "le jeu n'a jamais fait réfléchir", mais à l'heure actuel le média n'est clairement pas mature dans ce sens, même si certaines choses intéressantes émergent. On ne peut pas à ce titre le comparer au cinéma: aucun jeu-vidéo n'a le centième de la porté qu'on des films comme (pêle-mêle ;)) The Mission, La ligne Rouge, Les Moissons du Ciel, Impitoyable (et en fait une bonne partie de la filmo de Clint Eastwood: Million Dollar Baby, Gran Torino, Lettre d'Iwo Jima,...), American History X, Full Metal Jacket, Margin Call, L'Exercice de l’État, La Forêt d’Émeraude, La Guerre est déclarée, Yiyi,... (je m'arrête là, et encore je ne parle même pas des films à volonté directement intellectuelle ; qui ne sont clairement pas ma tasse de thé :P)
Et en fait on trouve même dans certains films à grand spectacle parfois des ptites finesses qui apportent au simple divertissement une dimension que là encore je ne connais pas au jeu-vidéo d'aujourd'hui (on pourrait citer La Planète des Singes: Les Origines ; attention, je ne parle pas de sa pseudo-suite, elle affligeante au plus haut point!! ou encore The Town, pas mal de films de Verhoeven évidemment comme naturellement Starship Troopers mais aussi Flesh & Blood ou Blackbook, le Gladiator de Ridley Scott qui atteint en filigrane une vraie portée politique, même si je pense qu'on le doit plus au scénariste qu'au réalisateur, Watchmen même si là plus qu'ailleurs il est évident que la force vient directement de l’œuvre de Moore dont il est l'adaptation, etc.).
Non, décidément, actuellement je ne crois vraiment pas qu'on puisse prétendre que le jeu-vidéo atteigne le même degré de porté et d'intelligence que ce qu'offre le cinéma.
De même que la littérature est encore un cran au-dessus du cinéma, évidemment en partie lié à sa durée d'existence bien plus grande.
Où-là, citer Metal Gear pour tenter de montrer que le jeu-vidéo peut aborder des concepts philosophique est à mon avis la meilleure façon de donner du grain à moudre à ceux voyant ce média comme mineur en terme de portée intellectuelle. Sur ce point MGS c'est quand même de la "philo de comptoirs" esquissée à grands traits naïfs et caricaturaux :/.
Considérer que ça a de la portée serait à mon sens plutôt tendre à démontrer que les joueurs ne sont capables que de visions simplistes et étriqués du monde qui les entoure... :/
Après saluer les références culturelles multiples, pourquoi pas, enfin on en retrouve dans pleins d'autres jeux à tout plein de niveau! (de Rick Dangerous à Half-Life en passant par Day of the Tentacle ou Duke Nukem 3D)
Et si ça en fait pourquoi pas un jeu "cultivé", ça n'a rien à voir avec en faire un jeu "intelligent". :/
Je pense que le jeu vidéo et encore trop considéré comme un jouet pour enfant par les ignorants et qu’ils ne prennent même pas la peine de ce pencher dessus ne serais se qu'un instant pour ce faire un avis constructifs,et de ce faite préfèrent méprisée les chose qu'ils ne connaisse pas au lieux de si intéressé un minimum et de ce questionné.
La société prône la passivité et le prêt pensée ( les médias, la pub...) pour pouvoirs mieux géré les foules par une pensée cousu par leur soins et ainsi faire accepté leur idée, tous le contraire du jeu vidéo ou il faut réfléchir un minimum, pensée par nous même, et ce faire un avis plus ou moins constructif selon les jeux et les personnes.
Je rajoute aussi que les jeux vidéos laisse le plus souvent des questionnements plus ou moins hasardeuse sans réponse directement apporté par le jeu.
Ne jamais sous-estimer la puissance du Fonk !
Funk you !
[img] http://nsm08.casimages.com/img/2015/12/17//15121703322220272713835709.jpg [/img]
Alors Nival certes c'est un point de vue défendable mais comme je l'ai dit chacun en fait ce qu'il en veut. Mais je ne pense qu' à la fin des années 90, le clonage, la génétique aient pu être un débat philosophique de comptoir. Cela peut le devenir si tu t'arrêtes aux bases. Mais Kojima est bien trop intelligent et sincère dans ses choix pour ne proposer que cela. Il serait tout a fait possible de disserter sur ces sujets et offrir en exemple MGS si c'est pertinent. C'est la réflexion qui en découle derrière qui fait la force des idées voulant être transmisses à travers un jeu. Si on prend le cinéma, cela me parait identique au final. Si le spectateur ne veut pas essayer de voir plus loin, le film aura juste pour but de passer un bon moment. Alors que d'autres iront faire des recherches ou débattre sur des idées à travers de forums et autres moyens mis à leurs disposition. Donc le média reflète ce que l'on en fait et pas ce que les "créateurs de programmes" veulent en faire. Donc sur ce point je te rejoins Funky sur la passivité et le dirigisme des masses^^
La philosophie de comptoir est peut être péjorative aux yeux de certains, mais je pense que les grands philosophes ont débattus de cette façon dans l'antiquité. Ce qui leur a apporté une grande notoriété plus tard, c'est qu'ils ne se sont pas arrêtés, après surement nombres de critiques subis, mais ont persévéré et approfondi leurs idées pour en faire des essais et autres œuvres.
Il ne faut pas toujours faire attention aux détracteurs qui parlent sans connaissance puisque l'échange ne sera jamais équitable et encore moins intéressant ou constructif sur le long terme. D'où le fait que je ne cherche pas ou ne chercherai jamais à discuter de certains sujets avec ces personnes, puisque cela reviendrait à une perte de temps. D'autres tenteront surement de le faire à ma place et peut être que certains seront même payés pour faire cela mieux que moi.
Donc on en revient encore à la même chose, celui qui prendra le temps de réfléchir à tout ce qu'il a assimilé au travers d'une oeuvre, ira faire des recherches pour en apprendre plus etc... Tout est question du type de joueur ou de spectateur voire de lecteur. Pourquoi le jeu vidéo ne serait il pas à la même hauteur que les autres arts ? Parce que les joueurs eux même lui donnent pas sa chance ?
Pour nuancer un peu sur la série Metal Gear, il faut admettre que celle-ci se veut une parodie de séries B. Le clonage et la génétique, à la fin des années 90, c'était justement les gros clichés de la SF, aussi bien en cinéma qu'en littérature. On était en pleine période où on s'imaginait que la génétique pouvait permettre de faire n'importe quoi, et on a imaginé toutes les scénarios catastrophes et dystopies plus ou moins crédibles. MGS reprend beaucoup d'idées de scénario complètement débiles, mélangeant film d'action, science-fiction, guerre, fantastique… Et par moment des pseudo-philosophies complètement creuses (même si ça ne semble pas être l'avis de tout le monde, je continue de trouver la cinématique de fin de MGS2 complètement consensuelle et ridicule).
Mais c'est justement volontaire. Les jeux sont à fond dans la parodie, et offrent des secondes lectures intéressantes. Un peu à la manière de New York 1997 et Los Angeles 2013 (dont le personnage de Snake est tiré). Ces films ont tous les codes de nanars, et se moquent justement du cinéma américain pour offrir une satyre assez intelligente. On peut voir un peu la même chose dans MGS : derrière l'histoire à la philo aussi bancale que la trilogie Matrix, y a une volonté de faire réfléchir un peu sur des sujets graves trop souvent ignorés dans la fiction, ainsi qu'une critique de cette dernière. Peut-être plus cinématographique que vidéoludique d'ailleurs, la série aimant justement briser toutes les conventions du média (que ce soit en ayant plus de dialogues que de jeu ou des séquences où il ne faut pas jouer pour gagner).
Après je trouve tout de même un peu dommage que ce qu'en retiennent pas mal de joueur soit le contenu au premier degré… Que Kojima soit élevé au rang de génie, je suis pas vraiment fan, mais il reste un créateur talentueux. Mais si on prends les dialogues et scénarios de MGS comme prouesses artistiques ou réflexions intelligentes… Même l'industrie du cinéma aura de quoi rire. C'est certes sophistiqué dans la forme, mais dans le fond, si on ne prend pas l'aspect satyrique c'est au mieux banal.
Je me demande s'il n'y a pas un effet comme celui des premiers Sonic Adventure. Une époque où le jeu-vidéo était tellement peu cinématographique que n'importe quoi s'en rapprochant était impressionnant. Et les premiers Sonic Adventure, niveaux scénarios, s'ils étaient bien plus étoffés et épiques que la majorité des jeux, étaient également dignes de nanar. Le genre de fantaisie pour ados : des pouvoirs super-puissants qui détruisent des planètes entières, des voyages dans le temps à n'en plus finir, la police contre le héros, un anti-héros d'abord méchant, puis en fait gentil, et une mort tragique à la fin… Quand c'est sorti c'était absolument cool, émouvant, sombre, mais aujourd'hui n'importe quel film de super-héros arrive à être plus sérieux.^^
***
Puisqu'on parle du public qui n'aide pas le jeu-vidéo, y a d'ailleurs une réflexion facile à se faire. En supposant qu'on n'y connaisse rien en jeu, si on s'intéresse aux meilleures ventes les plus récentes, on tombe sur :
Détail intéressant : sur 10 jeux nous avons 6 suites, 1 remake, et 2 fois le même jeu sur deux plate-forme. Également, je suis surpris de remarquer que maintenant la mode de la chasse aux dinos.
Même s'il y a dans le tas d'excellents titre, dur de trouver a priori là-dedans l'originalité, la profondeur, ou même la variété.^^ Si je dois me faire un avis sur le jeu en voyant ça, il est vite fait.
Pour relativiser malgré tout, côté cinéma, on a :
Et en supposant qu'il y ait des gens qui ne connaissent pas du tout le cinéma et préfèrent la littérature, c'est pas sûr que ça leur donne vraiment envie non plus.
Mes jeux sur itch.io
Mes vidéos sur Youtube
Mes reins sur ebay (pas encore disponible)
Je rejoins pas mal Itooh sur MGS.
Jeux sympas, du talent dans la forme, une utilisation maline de thématiques bien ancrées dans leurs époques, des inspirations et références multiples, mais on est loin d'un jeu à citer en exemple pour montrer que le jeu vidéo peut faire réfléchir au-delà du simple divertissement.
D'ailleurs les exemples ne me semble pas bien nombreux, même si on sent que la chose à tendance à affleurer, mais pour moi cette métamorphose du jeux-vidéo pur divertissement (malin et artistiquement réussi oui par moment) au jeux-vidéos vecteur de vrais messages forts et percutants, comme peut l'être le cinéma ou (bien évidemment) la littérature, n'a pas encore eu lieu. On sent poindre des balbutiement d'une telle évolution vers une vraie maturité, mais en fait je pense qu'elle n'a pas encore tout à fait commencé.
Il y a une raison assez simple je pense à cela: c'est que si les jeux-vidéos sont rentrés dans les foyers de monsieur tout le monde, notamment parce que les joueurs d'hier sont aujourd'hui jeunes parents, la fabrication de jeux-vidéos reste encore l’apanage d'un milieu fermé (j'aurai envie de dire qu'il y a un degré de "geekitude" supplémentaire entre le joueur et le développeur ;)). Mais quand la création aura atteint le même degré d'émancipation qu'aujourd'hui le fait de jouer, alors ce média pourra beaucoup plus s'ouvrir à des thématiques universelles et moins auto-centrées.
Sinon, Itooh, il ne faudrait pas penser que le "box-office" ou encore les "meilleurs ventes" sont des reflets de la valeur qualitative d'un art. Jeter un œil aux meilleures ventes de livre donnerait tout autant une vision bien médiocre de la littérature ;).
Mais ça reste intéressant à analyser sociologiquement!
(sur 10 meilleures ventes de jeu: 5 avec des héros militarisés, et 3 avec des boobs au premier plan --> on conforte finalement le cliché de l'ado-geek ^^)
Alors donc si je vous suis correctement, le jeu n'a jamais fait réfléchir, il n'offre aucun axe de réflexion. Je ne suis pas d'accord. Dans ce cas le cinéma est identique et n'offre aucunement l'envie de penser. Il n'est qu'un divertissement.
La façon de le faire lui est propre je pense. Le sérieux n'est pas le seul vecteur d'idée. Mais peut être que par son format, le jeu vidéo ne possède pas le même confort et le même publique. Il n'est pas rare de voir des films adaptés de livres qui ont le même soucis lors de leur adaptation. Le lecteur est souvent déçu et clamera que le livre lui est supérieur. Mais en dehors du fait de vouloir récolter le pactole grâce à une licence juteuse ou qui pourrait l'être aux yeux de ceux qui lancent le projet; d'autres y voient le moyen de transmettre leur message au plus grand nombres et donc de toucher des personnes qui ne se seraient même pas arrêtées au format original.
Le jeu vidéo possède sa propre histoire avec son propre public. Il a évolué avec ses joueurs et tente d'en attiré de nouveaux ( pour une histoire de gros sous la plupart du temps ). Ce qui permet de faire une corrélation entre les ventes et ce qui pourraient être une ressemblance frappante. Rien ne semble nouveau ici donc, l'histoire se répète sans cesse jusqu'aux prochaines sorties des blockbusters qui servent à remplacer les anciens.
C'est le public qui fait son choix et la masse ne reflète en rien ce qui se fait de mieux. Puisque la majorité ne recherche que le divertissement et oublier leur quotidien. Alors, on tire profit de cette envie. Chacun prendra ce qui lui plait et ce qu'il recherche selon le moment adéquate.
Parce que le jeu vidéo est un divertissement par essence et les œuvres les plus promptes à transmettre une vision sont en général celles qui le font sans compromis.
L'enjeu ludique ne peut qu'empiéter sur l'enjeu artistique, et quand en plus la direction artistique est élaborée tout particulièrement dans une perspective de divertissement, on obtient forcément quelque chose de limité en terme de potentiel d'évocation.
Le seul cas de figure où un jeu pourrait être assimilé à une œuvre d'art, pour préciser ce point, ce serait un jeu dans lequel l'interactivité elle-même aurait un sens, qui redéfinirait la notion de joueur d'une certaine façon... et qui à côté de ça n'induirait pas d'autre enjeu en parallèle.
J'ai jamais vraiment joué à un MGS mais c'est clair que c'est bourré de fan-service et de mauvais goût, donc ça déjà ça laisse pas spécialement présager d'une œuvre majeure de ce siècle ou du précédent...
Je n'ai pas dit que "le jeu n'a jamais fait réfléchir", mais à l'heure actuel le média n'est clairement pas mature dans ce sens, même si certaines choses intéressantes émergent. On ne peut pas à ce titre le comparer au cinéma: aucun jeu-vidéo n'a le centième de la porté qu'on des films comme (pêle-mêle ;)) The Mission, La ligne Rouge, Les Moissons du Ciel, Impitoyable (et en fait une bonne partie de la filmo de Clint Eastwood: Million Dollar Baby, Gran Torino, Lettre d'Iwo Jima,...), American History X, Full Metal Jacket, Margin Call, L'Exercice de l’État, La Forêt d’Émeraude, La Guerre est déclarée, Yiyi,... (je m'arrête là, et encore je ne parle même pas des films à volonté directement intellectuelle ; qui ne sont clairement pas ma tasse de thé :P)
Et en fait on trouve même dans certains films à grand spectacle parfois des ptites finesses qui apportent au simple divertissement une dimension que là encore je ne connais pas au jeu-vidéo d'aujourd'hui (on pourrait citer La Planète des Singes: Les Origines ; attention, je ne parle pas de sa pseudo-suite, elle affligeante au plus haut point!! ou encore The Town, pas mal de films de Verhoeven évidemment comme naturellement Starship Troopers mais aussi Flesh & Blood ou Blackbook, le Gladiator de Ridley Scott qui atteint en filigrane une vraie portée politique, même si je pense qu'on le doit plus au scénariste qu'au réalisateur, Watchmen même si là plus qu'ailleurs il est évident que la force vient directement de l’œuvre de Moore dont il est l'adaptation, etc.).
Non, décidément, actuellement je ne crois vraiment pas qu'on puisse prétendre que le jeu-vidéo atteigne le même degré de porté et d'intelligence que ce qu'offre le cinéma.
De même que la littérature est encore un cran au-dessus du cinéma, évidemment en partie lié à sa durée d'existence bien plus grande.
Et je trouve ton analyse Elrhim très très juste!!
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