Test - Interstellaria : À la découverte des mystères de l’espace !

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Rédigé par Avorpal, publié le 27/07/2015
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Il est finalement sorti ! Après une campagne sur Kickstarter qui avait permis à Coldrice de récolter près de 30.000$ et qui s’était terminé en décembre 2013, Interstellaria est enfin disponible. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous l’avons attendu de pied ferme tant ses promesses de voyages spatiaux nous faisaient rêver. Alors, cet Interstellaria, une réussite ou un pétard mouillé ?

Une mise en bouche amère

Gérer un équipage et le faire évoluer, diriger un vaisseau à travers l’espace et l’améliorer, explorer et s’enrichir dans une vue 2D en pixel art, voilà toutes les promesses qui nous avaient bercées au moment de la campagne de crowdfunding d’Interstellaria. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la plupart des promesses faites par Coldrice, l’unique développeur, ont été tenues. Nous commençons l’histoire alors que notre héros, un homme ou une femme générés aléatoirement au niveau de l’aspect physique et du nom, s’embarque à bord d’un vaisseau spatial. Malheureusement, ce dernier est violemment attaqué et nous nous écrasons sur une planète reculée. Seul rescapé, nous découvrons plus loin l’épave d’une navette que nous nous empressons de réparer afin de fuir.

Après cette phase de jeu rapide qui se trouve être un tutoriel, nous volons finalement en toute liberté, devenu capitaine de notre propre vaisseau aussi modeste soit-il. La première heure de jeu n’est pas spécialement des plus agréables dans Interstellaria. L’interface et plus globalement, l’ergonomie des menus sont contre-instinctives au possible et il nous faudra du temps avant de saisir les possibilités du jeu. En attendant et comme beaucoup, nous galérons ne serait-ce qu’à faire avancer notre vaisseau. Charmant.

RIP Sam Bell  

Mais une fois ce passage un peu douloureux évacuer et que nous trouvons nos repères, Interstellaria se laisse mener assez facilement. En toile de fond, une histoire de guerre se profile mais croyez bien que ce n’est pas forcement ce qui nous intéressera. En vérité, ce que nous cherchons avant tout, c’est l’exploration. Rien de plus excitant que de préparer un long voyage en se réapprovisionnant au comptoir du consortium TradeCo et de partir explorer les étoiles. Sur notre route, nous croiserons beaucoup d’autres vaisseaux, qu’ils soient amicaux et toujours disposés à nous donner de bons conseils ou au contraire, hostiles. Parfois également, nos radars vont repérer d’étranges anomalies.

Dans un premier temps, méfiants comme nous sommes, nous les éviterons soigneusement mais rapidement, la curiosité reprendra le dessus. Parfois, nous regretterons notre décision, parfois non. L’exemple le plus amusant est celui du caisson qui produira un clone de votre capitaine et qui est baptisé Sam Bell (une référence à l’excellentissime film Moon de Duncan Jones). Malheureusement, cette pauvre âme ne vivra pas bien longtemps puisque sa barre de vie descendra petit à petit jusqu’à la mort. Et malgré le peu de temps passé en sa compagnie, nous finissons par nous soucier de lui au point de remuer toute la galaxie à la recherche d’une planète où il pourra reposer en paix.  

Du bon et du moins bon

Outre l’exploration, nous consacrons nécessairement beaucoup de temps dans les affrontements. À terre, le procédé de découverte est sensiblement le même d’une planète à l’autre. Afin de nous emparer des ressources disponibles sur la carte, nous commençons par la nettoyer de toute présence malveillante. Et cette partie du jeu est malheureusement le gros point faible d’Interstellaria. Les combats à terre ne sont pas gérés directement par le joueur à la manière d’un Starbound mais plutôt comme un RTS en 2D et vue de côté. Nous sélectionnons les membres d’équipages que nous souhaitons envoyer au casse-pipe et nous cliquons sur les créatures à affronter. Et si ces affrontements ne sont pas des plus passionnants, ils sont également plombés par une IA et un pathfinding désastreux, que ce soit du côté de nos hommes que du côté des ennemis. Cela tourne très souvent en une rixe brouillonne et comique, surtout lorsque les créatures à abattre se trouvent sur des plates-formes.

Heureusement, le combat spatial rattrape le coup grâce à quelques bonnes idées empruntées principalement à FTL : Faster Than Light. Notre vaisseau est constitué de modules à installer et qui consomment de l’énergie : frigo, infirmerie, salle de repos... Par ailleurs, les commandes de base du vaisseau – le poste de pilotage, le radar et le poste de tir requièrent aussi de l’énergie. Il faudra donc, selon la situation, gérer les ressources allouées à telle zone afin de profiter pleinement de ses équipements.

Pirate en vue ! Feu à volonté !

Pendant une bataille spatiale, toute l’action se déroule sur le radar. Afin d’avoir une vue précise de la zone, il est nécessaire d’avoir un membre d’équipage assigné à cette tâche tandis qu’un autre homme s’occupera des canons. Et ainsi de suite. Tout comme dans FTL : Faster Than Light, des caractéristiques décideront de la spécialité de nos personnages et plus ils auront de points dans leur spécialité et plus ils seront efficaces. Ainsi, le canonnier gagnera en précision et en vitesse de tir à mesure qu’il gagnera en expérience dans ce domaine. Logique. Mais ce qui différencie Interstellaria de FTL, c’est que nous dirigeons entièrement notre vaisseau pendant la bataille. Chaque tir essuyé ne sera subit que parce que le joueur n’aura pas été assez réactif. Dans une mesure très relative, nous avons quasiment à faire à un shoot’em up simplifié à l’extrême et dans lequel la stratégie prend une place réelle.

Afin de gagner en puissance de tir voir même de changer de vaisseau, il faudra gagner sa croûte. Pour ce faire, de nombreuses possibilités nous sont offertes : explorer des planètes, gagner des batailles et ramasser les débris et surtout, revendre ses marchandises. Sur ce point, une idée simple mais très intéressante et celle de l’offre et de la demande. Certains marchands vous donneront un bonus d’argent sur tel ou tel produit vendu car ils sont en rupture de stock alors que d’autres en revanche n’achèteront plus vos biens qu’à un prix ridicule pour la raison inverse.

Un bon passe-temps
Interstellaria est accablé par de nombreux défauts, c’est un fait. Mais pour un prix somme toute réduit (9,99€), nous avons ici un jeu qui compense ses faiblesses par d’excellentes trouvailles et inspirations. Si Interstellaria ressemble énormément à Starbound (et pour cause, l’éditeur du premier est également développeur du second) la manière d’aborder l’exploration spatiale est très différente. Coldrice a en effet tout misé sur la curiosité, la découverte et surtout, sur son ambiance qui, grâce à la compositrice Chipzel (Spectra) est tout simplement sublime.

Interstellaria : à la conquête des étoiles ! | Indie Review (PC/Mac/Linux)

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