Test - Lethis – Path of Progress : hommage au city builder à l’ancienne

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Rédigé par Avorpal, publié le 22/07/2015, modifié le 27/07/2015
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Il est finalement là, le test de Lethis – Path of Progress ! Il faut l’admettre, nous avons pris notre temps pour écumer ce jeu qui depuis un petit moment déjà, nous faisait de l’œil (fans de city builders rétro que nous sommes). Alors, après toutes ces heures passées à forger notre cité à coups de clics de souris, quel est notre verdict ?

Le bon vieux temps

Développé par le tout récent studio Triskell Interactive, Lethis a connu une longue histoire avant de débarquer tel que nous le connaissons aujourd’hui. Pour faire court, une partie de l’équipe actuelle jouait à un certain Dofus. C’est donc tout naturellement que l’envie de proposer leur vision du concept est venue sur la table. Ainsi, à l'origine, Lethis aurait dû être un jeu massivement multijoueur mais en cours de route, c’est vers le city builder que le projet s’est tourné.

Pharaon, Caesar ou encore SimCity, voici quelques titres rétro pour lesquels Lethis se fend d’un hommage révérencieux. Pas de doute, la nostalgie fonctionne à merveille et ce, dès les premières minutes de jeu. Nous retrouvons rapidement nos repères et nous suivons d’un œil distrait le tutoriel qui essaye de nous apprendre à nous, fans de la première heure, à construire des maisons pour accueillir de nouveaux citoyens et à ne pas oublier de relier les bâtiments importants avec des routes. Oui, nous savons tout cela mais Lethis a bon nombre de spécificités, ce qui fait du tutoriel un passage obligé afin de progresser sereinement et sans crise de nerfs.

Casper le p’tit fantôme

Après avoir suivi sagement un tutoriel de la vieille école – comprenez aussi long qu’une campagne – nous pouvons attaquer les choses sérieuses. Lethis se distingue d’emblée par son univers de dessin animé steampunk bon enfant. Rien ne semble réellement dramatique dans nos cités. Un bâtiment s’effondre ? Les résidents ont certainement eu le temps de s’enfuir avant. Les maladies ? Elles n’existent pas. Les incendies ? Non plus. Parfois, les citoyens ne sont pas contents et se révoltent mais dans l’ensemble, il fait bon vivre par ici. Excepté lorsque de vilains fantômes décident de s’en prendre à l’un de nos quartiers, effrayants nos bons citoyens.

Comme dans tout city builder, l’objectif principal de notre ville sera de trouver un équilibre économique afin de s’étendre toujours plus. Trop de citoyens et c’est le chômage, pas assez et certains de nos bâtiments resteront déserts jusqu’à l’arrivée de nouvelles recrues. Bien entendu, atteindre le plein emploi est délicat sans être impossible. Par ailleurs, il sera possible de produire quantités de marchandises, d’une part pour embellir la vie de la cité et lui permettre d’évoluer en validant des besoins adressés par les citoyens (nourriture, eau, équipement…) puis de s’enrichir grâce à l’exportation de biens dans un second temps. Encore une fois, du très basique qui est contrebalancé ici par une des features les plus intéressantes : la possibilité de distinguer la population selon deux catégories que sont les ouvriers et les bourgeois. Mais étrangement, contrairement à Caesar III où une maison qui évoluait plus rapidement que les autres se sentait dérangée par la présence de bâtiments plus pauvre, Lethis ne propose pas d’interaction entre les deux populations. Et c’est bien dommage, les possibilités de gameplay quant à ces relations étant nombreuses.

Une expérience gâchée par des soucis

Le premier reproche que nous pourrions avoir à faire à Lethis est que si l’enrobage graphique est très réussi, le contenu n’a rien de bien original vis-à-vis de ce qui s'est déjà fait. Pire encore, en voulant s’inspirer des classiques, le jeu en oublie certains fondamentaux comme les alertes qui permettaient dans Pharaon de se rendre d’un clic sur les lieux d’un effondrement par exemple et rendant de ce fait la gestion de la cité plus laborieuse qu’elle ne devrait l’être. Par ailleurs, si l’interface est jolie, elle pose quelques soucis d’ergonomie. Les textes sont minuscules, les icônes des différentes catégories de bâtiments peu représentatives ce qui amène nécessairement à passer du temps à fouiller les menus afin de trouver ce que l’on cherche.

Enfin, Lethis présentait lors du test quelques soucis d’instabilité et même de lancement pur et simple pour peu que vous soyez équipé d’une carte graphique intégrée Intel. Ces problèmes sont peu à peu corrigés par l’équipe de développement mais cela soulève une question : Lethis est-il sorti trop tôt ? Et le cas échéant, n’aurait-il pas été préférable de proposer une version Early Access pour traquer les derniers bugs ?

Hommage

Au-delà de ces soucis qui témoignent du premier jeu lancé par une jeune équipe, Lethis a su malgré tout capter en partie l’essence de ce qui faisait la gloire des city builders des années 90, que ce soit au niveau de ses mécaniques bien rôdées ou du plaisir que nous ressentons à gérer une immense cité. Si dans les premières heures de jeu, Lethis s’avère corsé à prendre en main – les soucis d’ergonomie n’aidant pas – il s’avère qu’après un peu d’expérience, la routine s’installe très vite et les challenges proposés sont peu élevés. En clair, le jeu devient trop facile une fois maîtrisé.

Pour que Lethis devienne plus imprévisible, il manque des paramètres aléatoires qui forceraient le joueur à sortir de sa zone de confort comme un bon vieux cyclone qui déséquilibrerait une partie de nos ressources par exemple.

Légère déception
Loin d’être catastrophique, Lethis – Path of Progress souffre de défauts difficiles à ignorer. Si nous prenons plaisir à relancer une partie dans ce monde qui graphiquement, reste superbe et magnifiquement illustré (les portraits des citoyens) nous sommes bien vite rattrapés par la réalité : manque de variété, challenge inexistant. Malgré tout, nous sommes curieux de voir si l’équipe de Triskel Interactive se décidera à proposer un patch de contenu plus tard afin d’étoffer un jeu qui, avec du peaufinage, aurait pu être le city builder que nous attendions !

Lethis - Path of Progress [LAUNCH TRAILER]

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