Test - Oxenfree : une histoire surnaturelle écrite avec brio !

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Rédigé par Avorpal, publié le 30/09/2016, modifié le 26/11/2016
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Alors que vous entrez dans la vieille maison abandonnée, vous vous sentez instantanément mal à l’aise, comme si des dizaines de regards malveillants étaient braqués sur vous. Cette baraque serait parait-il maudite voire… hantée.  Chacun de vos pas sur le sol craquant soulève un nuage de poussière qui vous prend à la gorge et vous empêche de respirer. Dehors, la pluie cogne violemment contre les vitres. Flash lumineux, la foudre déchire le ciel. Malgré le vacarme des éléments, vous entendez vos propres battements de cœur. Soudain, une main vous touche l’épaule, une main froide comme le marbre. Vous vous retournez complètement paniqué. Personne. Pas de doute, vous êtes dans une histoire de fantômes.

Tête de radio

Après ce léger prologue, retournons à notre test du jour, à savoir Oxenfree du studio Night School. Sorti en janvier dernier, Oxenfree commence à la manière d’un teenage horror movie à la Scream par exemple. Cinq adolescents téméraires décident de passer du bon temps sur l’île d’Edwards. À leur arrivée par le dernier bateau, la nuit tombe et la brume se lève. De quoi immédiatement poser l’ambiance. Après une rapide marche où l’on constate toute la beauté de l’île à travers une 2D riche en détails, notre groupe de fêtards se retrouvent près d’un feu sur la plage.

La bière coule à flot, les langues se délient et nous faisons peu à peu la connaissance de l’héroïne, Alex, de son beau-frère Jonas ainsi que de Ren, Clarissa et Nona. Tout semble nous laisser croire qu’Oxenfree va nous raconter une banale histoire d’adolescents. Et pourtant rapidement, la soirée tourne au vinaigre. En jouant avec une radio, Alex va ouvrir un portail triangulaire qui aura pour effet de faire de l’île d’Edwards le théâtre d’événements paranormaux plutôt inquiétants…

L’odyssée d’Alex

Nul besoin d’entrer dans les détails du scénario sous peine de vous spoiler mais sachez qu’Oxenfree n’ira pas se contenter de nous faire sursauter pour nous raconter son histoire. Au contraire, il réussit plutôt bien à instaurer une ambiance inquiétante sans céder à la facilité des jump scares. Mais au-delà de cet habillage composé d’apparitions fantomatiques ou de possession, Oxenfree n’est pas un jeu d’horreur. Pendant notre périple à travers l’île, nous apprendront à découvrir la personnalité de tous nos adolescents, à commencer par Alex, notre jeune avatar qui malgré ses airs joviales, cache un soupçon de tristesse et de colère. Jonas, de son côté, semble constamment chercher notre compagnie et notre approbation.

Pour parler un tant soit peu du gameplay, Oxenfree s’apparente à un jeu d’aventure en 2D dans lequel la narration va prendre une très grande place. Nulle énigme ici, nous nous contenterons d’arpenter l’île afin de percer le mystère du portail tout en discutant avec nos compagnons du moment. C’est d’ailleurs en cela qu’Oxenfree apporte sa touche d’originalité puisque les instants de silence sont rares lorsque nous sommes accompagnés. Au point que parfois même, lorsque nous avons affaire à quelqu’un de particulièrement bavard (oui Ren, c’est à toi que nous pensons), nous souhaiterions presque pouvoir lui dire de se taire pour simplement profiter des magnifiques paysages que nous offre le jeu.

Time’s up !

Les nombreux dialogues sont bien écrits et merveilleusement doublés. Toutefois, il est recommandé d’avoir un niveau correct en anglais puisque le débit de sous-titres à lire est important et défile rapidement. Il est même très souvent nécessaire de faire un choix crucial entre trois réponses et ce, dans l’urgence étant donné que nous avons un temps limité à notre disposition. Les développeurs de Night School ont évoqué la possibilité d’une localisation dans d’autres langues mais nous n’en savons pas beaucoup plus pour le moment.

De plus, à côté des dialogues, il existe bon nombre d’éléments à découvrir dans le jeu pour comprendre le background d’Oxenfree comme des lettres ou des messages radio à certains endroits clés de l’île. Seul problème : les voix de ces messages sortant de la radio  ne sont pas sous-titrées. Enfin, si quelques bugs subsistent – un blocage de notre personnage nous obligeant à recommencer la zone dans laquelle nous étions – Oxenfree est peaufiné dans les moindres détails. La mise en scène magistrale ainsi que les multiples fins qui nous donnent envie de recommencer l’aventure font de ce jeu un petit bijou du jeu vidéo qu’il faut absolument découvrir !

Une merveille !
Oxenfree peut se vanter d’avoir réussi son pari, à savoir nous raconter une histoire surnaturelle magistrale qui n’aurait rien à envier à la série Strange Things. Grâce à une mise en scène aux petits oignons, une bande-son et à un doublage qui renforce l’immersion ainsi qu’à un sound design exemplaire (les voix que l’on capte avec la radio d’Alex), nous ne saurions que trop vous conseiller de vous pencher sur Oxenfree. Chaque personnage ou presque possède une solide personnalité et nous finissons irrémédiablement par nous y attacher ou le détester. Il est presque impossible de poser la manette pendant les 3 heures que dure Oxenfree sachant qu’étant donné la richesse des dialogues, des situations et des multiples fins possibles, nous y retournons avec grand plaisir pour un second passage. Seul bémol : n’ayez pas peur de l’anglais qui s’avère accessible mais qui défile rapidement sans nous laisser prendre le temps de tout bien comprendre.

Oxenfree - Une histoire de fantômes merveilleusement écrite | Test

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