Test - Painters Guild, gestion de peintres à la Renaissance

A placer dans la catégorie des petits jeux, Painters Guild s'était présenté à l'occasion d'une version alpha en démo, encore accessible aujourd'hui. Sous forme de jeu de gestion, le titre nous proposait de gérer sa guilde de peintres et de la faire prospérer. Le passage de concept à jeu complet est-il réussi ? Réponse dans ce test !

Des générations de peintres

Un jeune artiste crée sa guilde de peintres à la Renaissance. Au fil des nombreuses années qui vont passer, il devra tenter de la faire perdurer avant que ses élèves ne reprennent le flambeau à sa mort sur plusieurs générations. A la tête de son affaire, le joueur devra augmenter son prestige en honorant les commandes de toiles ou de fresques murales dans le temps qui sera imparti à chacune. Une ou deux têtes pourront travailler ensemble sur une même oeuvre, suivant les dimensions de celles-ci et obtenir des Florins en récompense. Cette monnaie permettra principalement de payer ses frais annuels, sans quoi la partie s'arrêterait, mais aussi d'améliorer les locaux de la guilde, de recruter de nouveaux talents ou encore de payer quelques services (médecins...) pour limiter l'effet d'un drame.

Recruter et faire évoluer ses talents

Plus les locaux de la guilde seront grands et plus il sera possible de recruter des apprentis. Chaque recherche de talents pourra être effectuée dans l'un des trois lieux proposés, des quartiers pauvres jusqu'au pays tout entier en passant par la cité. Si les chances de trouver des perles rares seront plus élevées en visitant toute l'Italie, le prix du voyage ainsi que le temps d'absence de l'un des artistes seront deux investissements qu'il faudra être prêts à faire, d'autant que les trois potentiels élèves proposés au recrutement n'auront pas nécessairement des caractéristiques intéressantes.

En effet, chaque artiste possédera des statistiques telles qu'une facilité d'apprentissage, mais aussi ses compétences actuelles en peinture qu'il pourra voir évoluer, son orientation sexuelle, son âge ainsi que deux traits de caractère. Ces derniers pourront être aussi bien des bonus que des malus, comme être plus résistant à la fatigue ou être peu doué pour réaliser des fresques murales. Il sera également possible d'engager, pour une très grande somme, quelques noms célèbres durant des périodes précises, assurant le recrutement d'un élève de qualité.

Au fil de leur vie, les artistes gagneront en compétences en fonction du nombre de toiles réalisées, mais aussi des études qu'ils feront dans la guilde elle-même. Deux épreuves d'apprentissage se présenteront à eux, qu'il faudra obligatoirement qu'ils réussissent pour pouvoir augmenter la valeur plafond de leur talent : faire un voyage initiatique pour le premier, et réaliser une toile de maître en un temps limité pour le second. 

Une guilde qui survivra à son créateur

Pendant l'aventure, divers événements pourront arriver sans crier gare. "Un élève bagarreur a insulté un marchand et se retrouve en prison. Voulez-vous payer la caution de 200 Florins ou le laisser en prison 200 jours ?" Voici le genre de situations qui se présenteront régulièrement, tout comme la nécessité de payer un médecin lorsqu'un des peintres sera sur son lit de mort, afin de diminuer les risques de le perdre. Malheureusement ces événements aléatoires seront peu variés.

Si la maladie emportera régulièrement un ou plusieurs peintres, forçant à recommencer des cycles de recrutement et d'apprentissage, le bâtiment de la guilde restera quant à lui l'héritage des générations précédentes. Il pourra voir de nouvelles pièces le composer afin d'augmenter le nombre maximum d'artistes présents et pourra voir les caractéristiques des murs, planchers ou plafonds améliorées afin d'obtenir un bonus de prestige. Le mobilier sera aussi disponible à l'achat, pour faciliter le repos des travailleurs ou encore leur offrir des éléments d'études pour s'améliorer.

Une formule vite épuisée

Tel que décrit, le jeu semble riche mais les mécaniques sont rapidement apprises. Si Painters Guild reste amusant le temps de la découverte, on commence nettement à tourner en rond après une heure et demie de jeu. En effet, le principal soucis du titre est d'être un jeu sandbox, c'est à dire sans objectifs réels, qui pourrait tenir la route s'il y avait beaucoup d'activités. Malheureusement, on se retrouve avec l'équivalent d'un mode endless peu fourni qu'on aurait apprécié trouver non pas en mode principal, mais en mode secondaire, aux côtés d'un mode histoire donnant une série de buts au joueur. Des missions scénarisées à la Sim City auraient été particulièrement bienvenues, d'autant que la démo Alpha offrait un bilan de partie avec divers objectifs. Les idées ne manquent pourtant pas : Agrandir une guilde à un certain point, faire qu'un élève dépasse son maître, récolter une somme d'argent, survivre un certain temps... il y avait de quoi faire.

A l'heure actuelle, on fait très vite le tour Painters Guild. Mettre de côté assez de Florins pour acheter le mobilier prend beaucoup de temps durant lequel on en vient à travailler à la chaîne avec des artistes peu talentueux afin d'offrir de temps à autres de belles carrières à d'autres générations, soit en leur achetant du mobilier de meilleure qualité, soit en leur finançant les voyages ou les peintures de maître. Le prestige, symbolisant la réussite mais aussi la difficulté du jeu, baissera lors des échecs de missions, ce qui aura pour effet de diminuer la difficulté en période de crise, comme lorsque beaucoup de peintres meurent soudainement. Mais la difficulté, qui aurait pu représenter un défi, faute de mieux, se retrouve ainsi gommée par la même occasion. Au final, on ne joue que pour améliorer les locaux de la guilde, l'enthousiasme diminuant nettement au fil de la répétitive aventure.