Test - Virginia, une expérience narrative déroutante

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Rédigé par Avorpal, publié le 26/09/2016, modifié le 27/09/2016
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Écrire ce test de Virginia, le jeu narratif conçu des mains du studio Variable State, va se révéler être une sacrée épreuve. En effet, rarement un jeu nous avait à la fois captivé à ce point et laissé dans un tel état d’incompréhension à la fin. Quoi de mieux alors, afin de démêler le sac de nœuds que représente notre ressenti, qu’une petite séance d’écriture afin de vous parler de cette expérience vidéoludique hors norme ?     

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Toujours plus vite

Anna Tarver, jeune recrue du FBI, se voit remettre une double mission de la part de son supérieur à peine quelques jours après la remise de sa plaque officielle. Elle doit tout d’abord assister Maria Halperin, une agente chargée d’enquêter sur la disparition du jeune Lucas Fairfax. En parallèle, Tarver devra également remettre un compte rendu sur sa coéquipière aux affaires internes du FBI en surveillant ses faits et gestes.

À ce stade, nous vous conseillons de profiter des premières minutes de Virginia dont la narration reste relativement limpide. Car très vite, les événements vont se bousculer et les scènes font défiler plus vite que des luminaires sur l’autoroute.

En effet, l’originalité de Virginia, outre son absence totale de dialogues, est sa mise en scène. Oubliez les longues marches contemplatives de Firewatch car ici, à la manière d’un film, nous passerons d’une scène à une autre comme si notre histoire avait bénéficié d’un montage cinématographique. Le résultat obtenu est pour le moins surprenant puisque Virginia, malgré ses apparences de jeu qui prend son temps, va vite, très vite. Parfois même trop vite puisqu’il ne nous laissera que très rarement digérer les informations reçues.

Si nous pourrions percevoir cette précipitation comme une malheureuse maladresse, il n’en est pourtant rien tant la narration accélérée et parfois décousue de Virginia devient une véritable signature. Sa marque de fabrique en quelque sorte.

Un mystère pour les embrouiller tous

Alors que le générique de fin de Virginia défile devant nos yeux grands ouverts, nous ressentons le besoin impérial de relancer le jeu une seconde fois car pour être franc, nous ne sommes pas certain d’avoir tout saisi d’un scénario qui, contrairement à la majorité des productions actuelles, ne dévoile pas son intrigue à coup de gros indices peu subtiles mais par petites nuances discrètes.

De plus, étant donné que le récit auquel nous assistons mélange réalité, rêves et hallucinations, il est parfois malaisé de démêler le vrai du faux ainsi que le concret du symbolique. Résultat : nous pataugeons dans les spéculations à n’en plus finir. L’enquête sur la disparition de Lucas devient presque secondaire passé la première heure puisque deux autres fils conducteurs viennent s’y greffer : le passé de Maria Halperin et dans une moindre mesure, celui d’Anna Tarver.

Nous pourrions reprocher à Virginia d’être intentionnellement cryptique, de nous maintenir dans le désarroi sans nous laisser le temps de nous retourner sur les événements passés. Pourtant, avec le recul, Virginia nous apparaitre comme étant un jeu qui ne nous prends pas par la main et qui se veut riche en indices à interpréter. Chaque scène nous dévoile une minuscule pièce de l’énigme et il sera nécessaire de relancer le jeu une seconde voir une troisième fois afin de les assembler mentalement.

Pour toutes ces raisons, il est bien délicat de recommander Virginia. De notre point de vue, nous sommes ici en présence d’un titre qui, jeu narratif oblige, présente très peu d’éléments de gameplay. Pendant les 2 heures que dure l’aventure, vous allez vous contenter de marcher, fouiller et observer. Toutefois, il suffit de considérer que l’analyse des indices en vue de comprendre Virginia est en soi un élément de gameplay excepté qu’ici, ce n’est pas un boss particulièrement retors qui va vous empêcher d’atteindre la « vraie » fin mais un puzzle scénaristique.

Surprenant
Surprenant oui. Nous n’avons pas d’autres mots pour exprimer notre désarroi quant à Virginia. Si le jeu est magnifique, aussi bien pour ses décors que pour ses superbes effets de lumière, difficile d’apprécier intégralement l’œuvre du studio Variable State sans s’y replonger au minimum une seconde fois. Pourtant, grâce à la richesse de sa narration atypique qui se paye le luxe de nous raconter une histoire complexe sans nous proposer une seule ligne de dialogue, Virginia ne peut laisser indifférent. Clairement moins accessible qu’un Firewatch, il finit par nous convaincre que son récit, qui se pose comme une énigme, est en soi un élément de gameplay qui n’aurait rien à envier à un puzzle d’Obduction. Si les jeux narratifs sont de votre goût et que vous vous sentez prêt à vous investir, Virginia est une perle. En revanche, passez votre chemin si vous cherchez une œuvre immédiatement compréhensible car une fois parvenu au générique de fin, vous pourriez ressentir une certaine frustration face au flou scénaristique.

Virginia - Un jeu narratif riche et complexe | Test

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