Premier jeu terminé et amélioré ces dernières années par son créateur Ephy, Mystic Slayer est un RPG résolument classique et old school, proposant des mécaniques de jeu vues et revues mais qui ne parviennent pas pourtant à nous lasser. Bénéficiant d'une réalisation impeccable, d'une bonne durée de vie et d'un charme certain qui ne déplaira pas aux amateurs de vieux J-RPG, Mystic Slayer est un jeu classique qui en est sans doute devenu un.Trailer de Mystic SlayerLe titre même de Mystic Slayer a comme une odeur de RPG old-school comme on les aime, un genre devenu presque totalement has-been sauf dans le coeur de passionnés des premières heures du RPG japonais. S'inspirant résolument de séries phares comme Final Fantasy, tant par ses systèmes que ses quelques musiques en clin d'oeil, Mystic Slayer nous promet d'emblée une aventure loin des scénarios rocambolesques et philosophiques de bon nombre de RPG du genre. Non, ici on reste dans le classicisme absolu dans un genre un peu différent d'une quête des cristaux et tout le tintsoin. Si le jeu pourrait parfois friser la parodie, il n'en est rien car il possède une réalisation très soignée et ne souffre d'aucune tare. Ou presque, mais c'est vous qui voyez.

Le mapping pour commencer est très joli et ne démontre quasiment aucune imperfection. Le style ancien est respecté, les vieux joueurs comme les récents makers s'y retrouveront sans grande difficulté. La worldmap est sympathique et le lvl-design général composé de donjons labyrinthiques aux apparences variées reste efficace du début à la fin, tout en prenant soin d'augmenter progressivement la difficulté. Très franchement dans ses grandes lignes, le jeu n'est pas très ardu, le fil de l'histoire se laisse suivre et pour peu que vous fassiez tous les combats aléatoires qui se présentent à vous, les boss ne vous poseront pas beaucoup de problèmes, si ce n'est les derniers qui proposent des combats assez épiques. On touche alors au seul défaut qui n'est en fait que question de goût : les combats aléatoires qui ont tendance à être parfois très fréquents.

Mais si vous n'y êtes pas allergique, vous prendrez alors plaisir à occire tous les monstres du bestiaire qui vous barreront la route jusqu'au dénouement de l'histoire. En ce qui concerne justement le système de combat, l'inspiration tient plus de Dragon Quest avec les ennemis vous faisant face, et vos propres personnages invisibles si ce n'est leurs attaques déclenchées. Si le début du jeu pourrait laisser croire qu'il n'y aurait qu'à masher violemment la touche espace pour dézinguer les ennemis à coup d'auto-attaques, Mystic Slayer dévoile finalement assez rapidement l'intérêt de ses joutes : les orbes magiques. Pour faire simple, on pourrait les comparer aux matérias de FF7, il y a de nombreuses orbes à trouver et équiper sur vos personnages pour utiliser une magie différente.

Chaque magie sera plus ou moins efficace selon les types de monstres, il sera donc intéressant de toutes les tester sur chacun de vos adversaires pour savoir comment les défaire le plus efficacement possible. Côté inventaire rien d'extravagant sous le soleil, on reste dans les habituelles potions, objets de résurrection etc etc. Pour finir sur les orbes, leur utilité ne s'arrête pas là car leur collection se transformera alors vers la fin du jeu en quête additionnelle pour trouver les plus puissantes et rabattre son caquet à l'une des deux sorcières planquée sur une île (avec une magnifique reprise de Matoya's Cave de FF1 au passage).

Cela m'amène donc à parler du contenu additionnel qui est franchement aguichant pour les mordus de secrets et de challenge. Outre la collection des fameuses orbes, vous aurez l'occasion de trouver tout au long de votre aventure des rubis étoilés plus ou moins cachés dans les maps du jeu. Je dis plus ou moins car si elles peuvent être savamment planquées, il sera tout de même aisé de les repérer grâce à des petites étoiles apparaissant à leur emplacement. Gare à ne pas parcourir les maps trop rapidement sous couvert de les rater et donc devoir repartir à la chasse au trésor à la fin du jeu ! S'ajoutent à cela la quête du magicien qui vous donnera des orbes puissantes selon votre nombre de combats remportés ainsi qu'un donjon hardcore qui ravira les guerriers aguerris.

Pour finir, la cerise sur le gâteau : le double-scénario. Au commencement de votre partie il vous sera proposé un choix à priori anodin; celui de choisir d'être un homme ou une femme. Chacune de ces histoires est différente même si extrêmement liée, et si vous aviez peur de vous taper les mêmes environnements, donjons et dialogues, il n'en est rien car chacune des deux alternatives offrira des personnages différents et une ligne directrice au fond éloignée tout en étant extrêmement liée. Cela double donc la durée de vie, ajoutée au contenu additionnel précédemment cité, on peut facilement atteindre 8 à 10h de jeu, ce qui n'est pas rien ! Bien sûr on est loin d'un RPG à 20 ou 50h, ce qui laisse donc deviner que l'aventure principale est assez courte finalement, mais elle vous offrira au moins un divertissement de taille.

Dans le domaine des petits détails qui font plaisir, nombreux éléments du décor sont interactifs et une fouille perpétuelle sur ce dernier vous octroiera des objets forts utiles tels que potions ou orbes à collectionner et surtout équiper. Une dernière quête additionnelle sera de trouver les deux soeurs de la fée accompagnant la sorcière bleue, l'accomplissement de cette petite aventure vous donnera un petit bonus fort sympathique et non négligeable pour venir à bout du fameux dernier donjon optionnel. Sachez par ailleurs qu'une fois l'aventure bouclée, il vous sera évidemment possible de continuer la partie pour finir le jeu à 100 % et accéder à une seconde fin certes expéditive, mais qui a le mérite d'offrir un combat intéressant.

Mystic Slayer est donc un titre classique à tous les étages, mais si vous êtes fan du genre vous ne regretterez pas d'y avoir joué. Au final, le mélange de graphismes et de musiques parait plus ou moins homogène et offre une vraie cohérence au tout, ne laissant point douter du talent du maker en question (attendez, on me signale que je viens d'encaisser mon chèque). Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bon jeu et bonne aventure et n'oubliez pas : C'était mieux avant ! Enfin, y parait. A vous les studios !

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