J’ai obtenu Coin Crypt (CC) dans un bundle et il prenait la poussière. M’étant rendu compte qu’il disposait d’un avis globalement très positif sur Steam, je me suis décidé à l’essayer.

Jeu de type Rogue Like et Deck Building aux graphismes cartoons, CC se révèle très rapidement addictif. On y contrôle un chasseur de trésor (Lootmancer) qui devra se frayer un chemin dans les méandres de l’île pour en découvrir tous les secrets. Pour réussir dans sa mission, notre aventurier pourra compter sur le pouvoir caché des pièces de monnaie magiques (PMM).

Au premier abord Coin Crypt m’a repoussé. Graphismes moyens, animations inexistantes, bruitages rapidement énervants, gameplay brouillon, en dehors des musiques très agréables, tout était réuni pour que je désinstalle rapidement le jeu après mes premières parties. Les avis globalement très positifs sur steam m’ont donné envie de creuser le sujet, mais en dehors du jeu.

Même si l’un des développeurs du jeu a déclaré que c’était intentionnel car la majorité des joueurs ne les utilisent pas, l’absence de tutorial et de notice est un des gros points noirs du jeu. Après quelques pérégrinations entre guide et forum, ma vision du jeu s’est suffisamment éclaircie pour me permettre de l’aborder sereinement et de sombrer à mon tour sous son charme.

Pause. Mon avis sur les graphismes, les animations et les bruitages n’a pas changé. Je n’accroche pas visuellement au jeu et je joue avec les bruitages coupés. Pourtant j’aime ce jeu. Pourquoi ? À cause de son action rythmée et des choix cornéliens qu’il nous propose.

Le joueur est propulsé dans un jeu qui mêle Rogue Like et Deck Building.

Pour la partie Rogue Like, CC réponds parfaitement au cahier des charges : niveaux générés de façon procédurale et mort permanente. Le jeu propose de parcourir un nombre défini de niveau, 3 pour être précis, chacun étant découpé en 3 stages, suivi d’un combat de Boss. Contrairement à la mode, CC ne propose pas d’améliorer les compétences de son héros, mais d’acheter de nouveaux personnages. Chaque personnage dispose d’une règle qui lui est propre et qui possède un impact parfois lourd sur la façon d’aborder le jeu.

En plus des personnages, il est également possible de débloquer de nouvelles pièces aux pouvoirs de plus en plus puissant ou dangereux et de nouveaux équipements. Contrairement aux personnages, ces ajouts sont des récompenses de progression dans le jeu, que ce soit pour récompenser la complétion d’un niveau donné ou le succès d’avoir occis un nombre certains d’ennemis du même type (cf. les succès du jeu sur steam).

Pour la partie Deck Building, CC propose un parti pris intéressant. Le joueur dispose d’une bourse dans laquelle il stocke ses PMM. Contrairement à un Deck Building classique, les PMM sont à usage unique. Chaque PMM utilisée lors d’un combat est consommée de façon définitive. Les PMM sont donc une ressource précieuse à utiliser avec sagesse.

Pour ajouter aux choix cornéliens, il n’y a pas de monnaie dans CC, seulement du troc. Chaque PMM se voit donc assigner une valeur en fonction de sa puissance et le joueur devra parfois se séparer de précieuses pièces pour obtenir les équipements qu’il convoite dans les boutiques.

Pour ajouter au problème, le joueur croisera des puits et des Statues auxquels il pourra faire des offrandes. Si le fonctionnement des puits est simples (10$ = 1 Pdv soigné), les statues sont un peu plus complexe à aborder. Sans offrandes, elles s’énervent graduellement ce qui se traduit par un amoindrissement du contenu des coffres et des bonus aux ennemis. Les 2 déités les plus prisées quant à elles offriront des butins supplémentaires dont la rareté sera fonction des offrandes à trouver dans les coffres.

Plusieurs méthodes pour acquérir de nouvelles PMM : butin de fin de combat (si et seulement si il restait des PMM dans la bourse de l’adversaire), butin récupéré dans les coffres, achat de sac de PMM dans les boutiques sans oublier le vol. Les coffres regorgent de PMM diverses parmi lesquelles le joueur devra choisir car il ne peut en récupérer qu’un nombre limité.

Contrairement à un Deck Building classique il n’est pas possible de créer son deck en choisissant ses PMM en avance. Le contenu de notre sac à malice est identique à chaque nouvelle partie et évolue aléatoirement en fonction du butin récolté. Il est néanmoins possible d’influer sur les butins des coffres grâce aux offrandes et de nettoyer son sac pour se séparer des PMM non désirées.

Il me reste un dernier aspect du jeu à présenter : le système de combat. Encore une fois CC prend un parti pris osé : les combats en temps réel. L’ordinateur n’attendra pas les décisions du joueur pour jouer et enchainera les phases de combat comme suit : invocation d’une PMM, pioche d’une nouvelle PMM. Plusieurs indicateurs viennent aider le joueur dans ses décisions :

• En phase de pioche de l’ordinateur, un compte à rebours sur le sac de celui-ci.

• En phase d’invocation, le temps d’invocation est indiqué mais aussi la PMM utilisée.

La réussite des combats passera par une bonne connaissance des PMM et par des choix rapides. Une dernière subtilité est la notion de pile. Après chaque invocation, le joueur pioche une nouvelle main. S’il pioche plusieurs PMM de même type, celles-ci s’empilent.

L’invocation d’une pile comporte 2 avantages. Le premier est que le temps d’invocation n’est pas modifié, ce qui permet d’invoquer plusieurs PMM pour le temps d’une seule. Le second avantage est que les PMM se renforcent entre elles en fonction de leur nombre.

Plus on avance dans le jeu et plus les adversaires sont rapides, ajoutant à la tension et invitant le joueur à des temps de réflexions de plus en plus court. Les erreurs dues à la précipitation ne seront pas rares au début.

Deux autres mécaniques de jeu viennent parachever l’ensemble : le temps d’exploration limité et les fantômes des aventuriers passés.

Le joueur dispose d’un maximum de 3 minutes pour parcourir chaque niveau. Au bout de 3 minutes, des esprits voleurs se réveillent et commencent à voler des PMM aléatoirement dans son sac. Revenir sur ses pas pour acheter un objet aperçu à la boutique en entrée de niveau peut rapidement devenir un pari risqué.

Les fantômes du passé sont un système de bonus / malus optionnel. Lorsque le joueur les croise il peut choisir de leur parler ou non. S’il parle avec un revenant, celui-ci offrira au joueur le choix entre 4 bonus distinct ou un 5ème aléatoire. Le danger vient du fait que chaque bonus est toujours accompagné d’un malus en conséquence, et l’accumulation de ces malus peut rapidement devenir problématique.

En conclusion, Coin Crypt n’est probablement pas le jeu de l’année, mais c’est un jeu rafraichissant et rapidement addictif. Son système de jeu rapide est simple sans être simpliste et on se retrouve rapidement à vouloir réussir à aller un petit peu plus loin. Les acharnées pourront également se mesurer dans un challenge quotidien de scoring.