Test - Punch Club, les poings de la vengeance

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Rédigé par Seldell, publié le 29/01/2016, modifié le 01/02/2016
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Sorti en janvier 2016, Punch Club se nommait auparavant VHS Story. Développé par Lazy Bear Games, le jeu a su gagner en renommée, notamment par l'intermédiaire d'une session de "Twitch plays Punch Club" durant laquelle le tchat devait intégralement terminer le jeu afin que celui-ci arrive en vente. L'aventure vaut-elle le coup d'être vécue ? Réponse en test !

La voie de la vengeance

Alors que vous n'étiez qu'un enfant, votre père qui était un grand boxeur est assassiné devant vos yeux par un homme au visage caché. Trempait-il dans de sombres affaires ? Les années sont passées et à présent adulte, seule la vengeance vous anime. Il faut retrouver cet homme, mais pour cela il faudra devenir le meilleur combattant.

Punch Club est un jeu de gestion d'entraînement de son boxeur dont on devra organiser le quotidien entre l'entraînement, le travail pour gagner sa vie ainsi que quelques tâches en apparence secondaires comme faire ses courses ou réaliser de petites quêtes de ci de là. Mais la tâche sera ardue : chaque action coûte des unités de temps et chaque jour, les trois statistiques du héros baisseront ce qui nécessitera d'au minimum tenter de se maintenir en forme.

Faire grossir ses biceps

La force, l'agilité et l'endurance sont les trois caractéristiques qu'il faudra tenter de faire grimper au fil des jours en s'entraînant à la salle de sport sur les appareils appropriés ou même chez soi en s'achetant le matériel adéquate. Le jeu est clair dès le début de l'aventure : il ne faut se concentrer que sur un profil parmi les trois proposés, chacun reposant sur l'une des caractéristiques de façon principale, et dans une moindre mesure sur une seconde.

Au fil des combat dont le jeu regorge, le héros gagnera également des points de combat qui pourront être réinvestis dans l'apprentissage de nouvelles attaques présentées sous la forme d'un arbre pour forcer une progression logique. Là encore, il faudra se spécialiser suivant son profil sur l'une des voies que sont celle de l'ours, du tigre et de la tortue, respectivement la force, l'agilité et l'endurance.

En dehors des entraînements

Lorsqu'il ne s'entraînera pas, notre héros pourra visiter la ville dans des lieux découverts par l'histoire afin d'y trouver des éléments de scénario ou des quêtes en papotant avec les PNJ. Il accédera notamment à diverses séries de combats, plus ou moins légales, dans lesquelles il devra grimper afin de résoudre peu à peu des éléments de l'intrigue et s'approcher de sa conclusion.

Les combats en eux-même ne sont pas influencés directement par le joueur durant ceux-ci. Les combattants s'affrontent avec pour seule interaction possible la modification des techniques de combat entre deux rounds, afin de s'adapter à un adversaire dont le profil peut poser quelques problèmes. Il faudra notamment prêter attention à sa fatigue qui, si elle est trop élevée, finira par porter d'importants préjudices durant les affrontements.

Un début dynamique

S'il y a quelque chose qu'on peut apprécier dans Punch Club, c'est son côté addictif. Les niveaux des caractéristiques évoluent relativement lentement ce qui pousse le joueur à enchaîner quelques jours supplémentaires même lorsqu'il se décide à arrêter. L'impression de s'améliorer est présente au fil des combats qui s'enchaîneront lors de l'avancée dans les ligues, tandis que les quêtes viennent sortir le joueur de cycles monotones "entraînement/combat/travail" et permettent parfois de faire évoluer sa situation.

On appréciera aussi grandement les nombreuses doses d'humour qui sont injectées dans les dialogues ou les situations ainsi que les références qui amuseront ceux qui les auront, qu'elles soient évidentes ou non, comme certains combattants bien connus. L'histoire propose notamment quelques embranchements qui, s'ils sont appréciables sur le moment, restent très secondaires, et renforcent l'aspect rigide du jeu et de l'histoire.

La rigidité de l'évolution

Les principaux défauts du jeu viennent pour beaucoup du système de combat et des statistiques, ce qui est dans le fond le cœur du jeu. La rigidité du système de statistiques et la non influence du joueur sur les combats (même s'il peut être minime via les compétences) impose au joueur de suivre à la lettre près la configuration de statistiques indiquée en début de jeu, à savoir une statistique principale et la seconde liée suivant le profil dans une moindre mesure. Sortez de la route, et c'est la stagnation assurée.

Malheureusement, qui dit stagnation dit aussi ennui, d'autant plus si toutes les quêtes ont été réalisées et qu'il ne reste que l'entraînement et le travail, voire que l'entraînement seul. Les journées enlèvent beaucoup de points de statistiques ce qui force le joueur à avoir une rigueur d'optimisation dans ses actions. Et pour peu qu'il souhaite sortir de la voie qu'il avait choisi, notamment en équilibrant trop la statistique sensée être délaissée, il s'assurera de l'entraînement ultra répétitif pour essayer de contrebalancer la statistique qu'il pensait bien faire en l'augmentant un brin plus qu'on ne le lui conseillait.

Gameplay à double tranchant

Il y aura donc deux profils de joueurs : ceux qui suivront scrupuleusement la seule règle donnée en début de jeu et qui le termineront en quelques 7 heures avec beaucoup de plaisir et sans rencontrer la moindre difficulté, et ceux qui tenteront malgré tout quelques extravagances en augmentant une statistique "inutile" dans le profil choisi. Ceux-ci s'en tireront avec deux phases de farm extrêmement pénibles durant lesquelles il ne faudra réellement que s'entraîner, manger et dormir pendant une bonne heure, ce qui viendra ternir l'appréciation générale malgré le dynamisme du début de partie.

On pourrait aussi reprocher à Punch Club la mauvaise gestion de sa bande audio pourtant très réussie, constituée principalement de deux musiques, celle des combats et le thème principal, qui tourneront en boucle pendant l'ensemble du jeu jusqu'à l'overdose. Dommage, surtout quand on découvre de nouvelles musiques en cours de jeu mais qu'elles ne sont présentes que quelques trop courtes minutes.

Double tranchant
Punch Club est un jeu agréable à faire tant qu'on suit la route tracée. Le titre essaye de nous faire croire à une relative liberté des statistiques ou de l'histoire par ses éventuels embranchements mais il n'en est rien tant la feuille de route semble être tracée d'avance. Le jeu aura de quoi occuper de longues heures sans avoir envie de le couper, en réalisant des quêtes ou en grimpant notre bonhomme. Les touches d'humour, les différentes activités et les nombreuses références viendront anesthésier la répétitivité du gameplay pour un temps. Malheureusement, la dernière partie du jeu est centrée sur l'entraînement, ce qui sera loin d'être passionnant malgré un très bon début.

Punch Club : les poings de la vengeance | TEST

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