Darkest Dungeon, nos premières impressions

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Rédigé par Avorpal, publié le 24/02/2015, modifié le 09/07/2015
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Deux ans. Il aura fallu pratiquement deux ans pour que Darkest Dungeon, ce rogue-like si caractéristique, sorte enfin en early access sur Steam. L’attente aura été longue, c’est peu de le dire mais maintenant que nous avons la possibilité d’y jouer, il est temps de rendre notre verdict. Darkest Dungeon est-il aussi original et immersif que prévu ?

C’est en mai 2013 que commence l’histoire de Darkest Dungeon. Tyler Sigman et Chris Bourassa, les deux fondateurs de Red Hook, réunissent alors une petite équipe afin d’amorcer le développement de leur premier projet, un rogue-like aux inspirations gothiques assaisonné d’une pincée lovecraftienne. Deux ans plus tard, et suite à une campagne Kickstarter éclatante, Darkest Dungeon devient finalement une réalité. Si à l’heure actuelle, le jeu se trouve toujours en early access, ne soyons pas avare en compliments : nous avons ici affaire à une version pratiquement finalisée et largement à la hauteur de nos espérances.

Et le monde devint noirceur

L’histoire de Darkest Dungeon, résumée au cours d’une magnifique introduction animée et commentée par la voix lourde et lancinante du narrateur, est simple mais efficace. Un homme, que l’avarice mène à sa perte, découvrit que le manoir familial renfermait un passage vers des richesses insoupçonnées. Malheureusement pour lui, l’expédition qu’il dirige tourne court lorsque de puissantes créatures maléfiques massacrent ses serviteurs, le laissant survivre en échange du plus terrible des tributs : la raison. Avant de se donner la mort, cet homme laisse, en guise d’héritage, un testament qui implore sa descendance de libérer sa famille de la malédiction qui pèse sur le manoir et ses environs.

Darkest Dungeon est avant tout un jeu d’exploration puisque le principe est de crapahuter, aux commandes d’un groupe de quatre aventuriers, dans les plus sombres et les plus malfamés donjons du coin afin d’en éradique le Mal. Si dans les premiers temps, les objectifs sont purement exploratoires, de nouvelles quêtes viendront briser la monotonie. Mais en soi, ces quêtes ne sont qu’un prétexte à la fameuse trinité porte-monstre-trésor, ce qui est objectivement tout ce que l’on demande à un rogue-like.

Priez pour nos âmes !

Darkest Dungeon possède une réelle dimension RPG puisque les personnages gagnent des niveaux, améliorent leurs statistiques et portent de l’équipement. De plus, les combats, qui surviendront de manière aléatoire lors des phases d’explorations, sont au tour par tour. Si dans les premiers moments, les affrontements sont assez simplistes, ils deviennent plutôt corsés et punitifs par la suite. Mais ce qui fait la réelle originalité de Darkest Dungeon, c’est son système de folie. En effet, à mesure des découvertes macabres et des combats, les aventuriers accumulent des points de stress. Une fois que la barre de stress est arrivée au maximum, la folie l’emporte sur la raison. Terreur, paranoïa ou encore masochisme pourriront le bon fonctionnement de votre groupe. Comment combattre efficacement alors que l’un refuse de se battre par couardise tandis que l’autre se mutile à chaque tour par simple plaisir ? Selon les cas, gérer les troupes peut se révéler très ardu.

Heureusement, à tout problème ses solutions. Afin de réduire ce stress, il est possible de les envoyer prier à l’église (à moins qu’ils ne préfèrent se flageller) ou encore de leur offrir une bonne pinte à la taverne du village. Mais attention, chaque opération puisera dans le trésor de guerre qui du reste, va s’évaporer vitesse grand V puisqu’il servira également à améliorer le village dans lequel résident les aventuriers entre deux missions. Ainsi, tout comme un Rogue Legacy, il conviendra de dépenser de l’or afin d’améliorer chaque bâtiment. La notion de gestion y est très poussée et pourra s’avérer complexe à appréhender en premier lieu tant les choix de développement sont légion.

Dans l’ombre rôde le Mal

Il y a encore beaucoup à dire sur Darkest Dungeon. La direction artistique pour commencer est de toute beauté. Les dix classes de personnages sont toutes très différentes avec leurs spécificités graphiques et les décors, bien que manquant de variétés, sont très immersifs. Cette impression est renforcée, soulignons-le, par l’omniprésence du narrateur qui, à la manière du vieil homme de Bastion, commente vos moindres faits et gestes par de cinglantes répliques. Malheureusement, au bout de plusieurs heures de jeu, cette voix pourrait devenir un peu trop présente justement, au point de devoir être réduite au silence (via l’option prévue à cet effet).

Un autre point fâcheux à souligner est le manque de lisibilité des compétences des personnages. Sans une solide connaissance du jeu, il est très difficile pour un débutant de savoir quel effet provoque telle compétence puisque tout est résumé sous la forme de statistiques peu avenantes. Mais qu’importe, l’expérience apporte la connaissance.

Enfin, un dernier détail qui rebutera les plus téméraires est la difficulté un tantinet excessive. Puisque la mort d’un personnage est permanente, il faudra si tel est le cas le remplacer avec un nouvel aventurier sans expérience. Et autant être franc, la mort survient très rapidement tant les combats sont sans pitié. Mais malgré ces quelques détails, Darkest Dungeon est pour le moment une expérience réussie qui vaut son pesant de piécette (19,99€ sur Steam). Et le plus beau dans tout cela est qu’il ne s’agit que d’une version en early access. De nombreux ajouts seront proposés par la suite, tels que de nouveaux donjons ou des classes de personnages supplémentaires. Reste à savoir si la rejouabilité sera au rendez-vous à chaque nouvelle mise à jour majeure.

Darkest Dungeon : Aux portes de la folie ! | TEST

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