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Portrait de Nival
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#1
Message Sujet: Impressions sur Rain World     26/04/2017 à 00:36

Salut la compagnie,

Je ne l’ai pas encore fini (je ne sais pas d’ailleurs si ça arrivera un jour :P) et de fait ne me lancerait pas dans un « test » à proprement parlé, mais j’ai envie de partager l’enthousiasme que je rencontre en jouant à Rain World, parce que j’imagine que si je peux m’éclater de façon inattendue sur ce jeu, d’autres le pourraient aussi, et ce serait dès lors dommage qu’ils passent à coté ;).

Déjà il faut noter que le jeu reste peu médiatisé (assez normal faut dire), et que, surtout, les quelques avis qu’on en trouve sur les médias spécialisés s’avèrent relativement mitigés ; ce qui reste plutôt légitime vu les particularités du jeu, mais là où je veux insister, c’est que si ce jeu ne s’adresse clairement pas à tout le monde, si on est réceptif à ce qu’il a à proposer, alors c’est un vrai (et rare) plaisir. A ce titre le test de Gamekult (attribuant un petit 6/10 mais agrémenté d’une mention "coup de cœur") et celui de PCgamer (gratifiant le jeu d’un généreux 80/100, concluant « Few will see the more remote corners of Rain World’s relentlessly dire stretch, but those who do are unlikely to forget the experience » / si je ne m'abuse : « Peu verront les coins les plus reculés des étendues implacables de Rain World, mais ceux qui y parviendront ont peu de chance d’oublier l’expérience ») me paraissent les plus pertinents, insistant sur cette dualité.

IMAGE(https://lh3.googleusercontent.com/pw/ACtC-3ejd9-yAYzof4qFwrzuHELXmPLki3QmvspXw1aHa4rFqpkk7hoXMIbUF-UNk-iqizRsIJpYmk7oPklJz_fKXFZkOe0IH9vWvC56iL8CKB4aggrr_ZhHC_0Ip45pk0p1xtx5EhhYF1wZTTAeW84vBuM=w750-h422-no)

Les animations procédurales regorgent de charme et de naturel.

Bon, alors du coup, que nous offre concrètement ce jeu ?

Rain World nous invite ni plus ni moins à parcourir un monde en ruine où une nature agressive a repris ses droits, nous mettant dans la peau d’un chat-limace, félidé au corps allongé qui prend une place assez centrale dans la chaine alimentaire ; comprendre assez quelconque : prédateur pour certains petits animaux, proie de choix pour d’autres nettement plus féroces. C’est bien là l’une des particularité du titre : on n’est pas du tout au commande, comme dans la grande majorité des jeux-vidéos, d’un personnage qui supplante littéralement toute entité qui lui est opposée, que ce soit par sa force, sa résistance ou ses capacités. Ici on ne s’attaquera finalement qu’aux plus faibles et inoffensifs (pour se nourrir), et on fuira dare-dare devant toute menace potentiel (pour survivre).

Et autant dire que les enchevêtrements de friches industrielles au sein desquels on évolue foisonnent d’une faune riche … et hostile. Les choses ne sont pas non plus excessives et la plupart des animaux que l’on croisera se montreront relativement pacifiques ; mais les prédateurs seront suffisamment présents (et dangereux) pour que toute progression se fasse toujours avec prudence ; et qu’une mort abrupte puisse survenir sans préavis au détour d’un écran. Et cela, sans compter les pluies mortelles qui s’abattent régulièrement sur ce petit monde, imposant un temps limité pour trouver à se sustenter entre deux sorties en dehors de son abri.

IMAGE(https://lh3.googleusercontent.com/pw/ACtC-3eSBYjUqo9ECML3ozr_2soLyKlS2BzzZm5dpxPOo2AENegRVyJ0hDBUzstTQ0xqsc9rHNa9OVLZPz1xSzfQlb7wIvpd0Ua_MA8kqk0rRJtdcNFcIWczDQDwugw-xL5ebVxNM7Lt5Ijev_3XfDMzT0c=w750-h422-no)

Chasser et être chassé...

Si son système de jeu est clairement inhospitalier (ce que chacun appréciera forcément diversement), la force de Rain World réside incontestablement dans la richesse de son univers. Graphiquement déjà parce que ses larges étendues désolées aux visuels envoutants réservent régulièrement des compositions d'une singulière beauté. Plus encore par sa faune vibrante de vie, où la diversité des espèces rencontrées n’a d’égal que l’excellence de l’intelligence artificielle, donnant à chaque animal un comportement crédible et cohérent, où on ne se lasse pas pas de faire ses découvertes et constations au sein de cette nature qui n’a de cesse de s’étoffer le long des 12 grands secteurs à arpenter. Enfin, par tout un tas d’interactions inattendues que nous réserve cet univers, et qu’il est un plaisir de découvrir sans s’y attendre, par une expérimentation hasardeuse ou un simple concours de circonstance ; et qui vont rapidement nous aider à surmonter les épreuves impitoyables que nous réserve le jeu (sans jamais le rendre facile pour autant…).

Le gameplay reste simple, tournant autour de trois actions : attraper, manger et jeter. Et si certaines capacités que cela permet seront à découvrir par soi-même, aucune « amélioration » n’est à espérer au cours de la progression comme le proposerait un metroid-like. On peut enfin noter que les 12 vastes régions du jeu sont segmentées en une succession de tableaux interconnectés, couvrant parfois 2 à 3 écrans de large, et qui savent savamment se renouveler dans leur agencement et level-design, qui ménage régulièrement de mini-défis acrobatiques pour atteindre les issus les plus inaccessibles ; les spécificités de chaque tableau permettant de plus de se repérer dans ces environnements labyrinthique sans besoin de recours constants à la carte.

IMAGE(https://lh3.googleusercontent.com/pw/ACtC-3egSEugtWPeoN6OKE44HuvYO24HeMZwXzI7lMzl5epguL2lGJMTu21qsSKWMhKqju4szTVSzJtMSwXfqrp7j7MfJZ7nPzp85xSh7U5jVRxhpxzQif8RNCzV3lp2HBD9jvPJxIoxhj24Fr26UG-2bu0=w750-h422-no)

Le temps se couvre, il va falloir (très) rapidement trouver un abri !

Bref, une expérience faisant la part belle à l’exploration et à la découverte (dans l'adversité...), qui fera je pense particulièrement vibrer les amoureux de la nature sauvage (et sans pitié), et qui en revanche ne cherche pas du tout à brosser le joueur dans le sens du poil, pouvant facilement le laisser désœuvré ou découragé s’il n’est pas sensible à ce genre de motivation, a fortiori s’il apprécie particulièrement dans un jeu-vidéo « vaincre » ou « gagner ».