Test - Darkest Dungeon : une grande réussite !

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Rédigé par Avorpal, publié le 21/01/2016
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Il y a au moins deux types de pratiquants du jeu vidéo : ceux qui jouent pour le plaisir et ceux qui, allez savoir pourquoi, préfèrent jouer pour souffrir. Darkest Dungeon, ainsi, est plutôt conseillé à cette seconde catégorie, pour le meilleur et surtout, pour le pire. Mais douleur rime-t-elle avec bonheur ? C’est la question du jour à laquelle nous allons tâcher de vous apporter quelques bribes de réponses.

Après la bêta vient la sortie

Cela fait déjà bien longtemps que nous avons l’occasion de hurler de rage sur Darkest Dungeon (nos voisins s’en souviennent encore) puisque sa version Early Access est sortie un an plus tôt. D’ailleurs, à l’époque, nous vous avions proposé une preview fort élogieuse dans laquelle nous passions en revue certes le maigre scénario mais surtout, le gameplay ô combien riche et prenant.

Alors pour commencer, autant vous le dire tout de suite, si vous avez déjà touché à l’Early Access, le squelette fondamental de Darkest Dungeon n’a pas tellement évolué. Il s’agit toujours d’un RPG au tour par tour fortement inspiré par des mécaniques de rogue-like avec ambiance bien cradingue et dans lequel nos héros, au nombre de 1 à 4 par donjon, risquent à tout moment de sombrer dans la démence via un système de folie. Bon, vous découvrez tout juste Darkest Dungeon avec ce test ? C’est donc l’heure d’une petite séance de rattrapage.

C’est quoi Darkest Dungeon ?

L’histoire est celle du seigneur d’une puissante famille qui pour tromper l’ennui du quotidien, décide de monter une équipe afin d’explorer les souterrains de son manoir. Manque de chance, notre pauvre homme découvre que dans les profondeurs de la terre grouille une nuée de créatures maléfiques, ténébreuses et pas polies pour un sou. S’en suit un carnage auquel le seigneur en sort certes vivant mais avec un pète au casque qui le conduira sur la voie du suicide. Mais avant de rejoindre ses ancêtres, l’homme écrit une dernière lettre afin d’implorer ses descendants de libérer sa famille du mal dans lequel il l’a lui-même plongé. Une belle leçon de lâcheté si vous voulez notre avis.

Nous avons donc à notre disposition un groupe d’aventuriers qui, à coups d’épée, de traits d’arbalète et de magie, va devoir se frayer un chemin dans de nombreux donjons humides et suintants la noirceur afin d’éradiquer le mal tout en se remplissant les poches de quelques trésors familiaux. Du très classique jusque-là.

Quand la malchance s’en mêle

Bien que maigrelet, le scénario de Darkest Dungeon est appuyé par son gameplay qui sans être fondamentalement original – un RPG au tour par tour en 2D – regorge de subtilités. Peut-être trop au premier abord puisque nous croulons littéralement sous le nombre de compétences disponibles pour chacune des 14 classes. De nombreuses possibilités sur le plan stratégique donc, mais d’une accessibilité toute relative car tout comme nous le soulignions déjà dans notre preview, ces compétences ne sont décrites que sous la forme de statistiques imbuvables qu’il faudra pourtant déchiffrer pour comprendre l’utilité de tel ou tel pouvoir.

Par ailleurs, pour continuer sur les points noirs de ce Darkest Dungeon, n’oublions pas de souligner la trop grande part de chance dans les affrontements. En effet, dans un jeu réputé dur comme n’importe quel volet de la série Dark Souls par exemple, seule une erreur du joueur (placement foireux, manque de réflexe) tue le joueur. Dans Darkest Dungeon, un donjon se déroulera bien jusqu’à ce que la malchance ne s’en mêle : nos héros sont frappés d’une folie ingérable, les ennemis enchaînent les coups critiques tandis que nous cumulons les coups ratés… Et comme la mort est permanente, autant dire que la frustration prendra parfois le pas sur le plaisir.

Et c’est la crise cardiaque

Mais au-delà de ces quelques remarques, Darkest Dungeon ne cesse de nous surprendre avec son univers qui ne se raconte quasi exclusivement qu’à travers l'exploration de donjons ou lors de ces instants de stress où nous prions très fort pour survivre à une rixe salée. Oui Darkest Dungeon est dur, parfois injuste mais croyez bien que depuis la bêta, il a su se montrer tantôt plus doux, tantôt encore plus cruel. Deux exemples. À sa sortie en Early Access, certains de nos personnages refusaient d’être soignés en combat à cause d’une tare (c’est d’ailleurs toujours le cas). Jusque-là rien d’anormal mais si nous tentions malgré tout de redonner quelques points de vie au héros affublé de cette folie et que celui-ci refusait, le soigneur… perdait son tour.

Ce n’est heureusement plus le cas et le jeu nous laissera la possibilité de soigner un autre personnage dans ce cas-là. En revanche, une feature avant la sortie officielle remonte la difficulté d’un cran : la crise cardiaque. En effet, le système de folie est basé sur une valeur 0 à 200 points de stress. Entre 0 et 99, tout va bien. À 100, le héros subit un test et il a une chance soit de développer une tare (ce qui arrivera très souvent) soit une vertu (c’est déjà plus rare). Par ailleurs, si un personnage cumule 200 points de stress, il va nous faire une vilaine crise cardiaque, le faisant passer du statut « tout va bien » à « aux portes de la mort ». Dure dure la vie d’un écumeur de donjons.

Répétitif et addictif à la fois

Entre deux phases d’exploration, nous avons l’occasion de nous reposer au hameau, un village désolé, poussiéreux et sale mais qui sera un véritable havre de paix. Outre la possibilité d’acheter de l’équipement, de recruter de nouveaux membres et d’améliorer ses compétences, c’est au hameau que nous pourrons réduire le stress de nos héros en les envoyant se repentir à l’église, boire une chope de bière à la taverne ou se réconforter dans les bras d’une prostituée. Tout un programme. Bien qu’à la longue, ces phases de repos se suivent et se ressemblent, nous prenons toujours plaisir à réorganiser nos équipes, à dépenser notre or et à essayer d’optimiser au mieux les membres qui prendront part à la mission suivante.

En parlant de missions, celles-ci ont toutes un objectif à remplir, tel que « découvrir 90% de la carte » ou « trouver trois reliques ». Rien de bien folichon, ce que nous pourrions regretter puisque passées les 10 ou 15 heures de jeu, une impression de déjà-vu commence à pointer le bout de son nez. Heureusement, la grande variété des boss et le besoin irrépressible d’accumuler toujours plus de richesse pour améliorer le hameau (de manière similaire à celui de Rogue Legacy) fait qu’il est bien difficile de lâcher le clavier une fois plongé dans ce Darkest Dungeon.

La folie !
Une direction artistique de haute volée, un gameplay riche en possibilité et une difficulté exponentielle font de Darkest Dungeon un jeu mémorable mais qui ne sera pas à mettre entre toutes les mains. Vous êtes persévérant et prêt à mille défaites pour une victoire ? Ce jeu est fait pour vous. En revanche, si pour vous jeu vidéo est le synonyme de balade relaxante, passez votre chemin, vous ne trouverez ici que de la frustration. Si Darkest Dungeon n’est pas exempt de défauts, il a su, à coups de petites touches d’originalité, nous prouver qu’il en avait dans le ventre malgré un concept vu et revu. En bref : un coup de cœur à côté duquel vous ne devez pas passer !

Darkest Dungeon : Aux portes de la folie ! | TEST

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