Avis de Nival sur Kentucky Route Zero

Porte plutôt bien son nom ...
Par Nival

J’en parle prématurément (rendu à a priori un peu plus de la moitié) parce que y’a rien de moins sûr que le fait que je le finisse un jour tellement il représente pour moi un monceau d’ennui d’une rare profondeur …

Alors c’est très joli, y’a plein d’idées de mises en scène super sympa (à peu près une par écran (même si ça tourne conceptuellement un peu en rond)), y’a aussi plein d’idées de narration très cool et originales ; mais tout ça n’opère que par petites touches occasionnelles et très superficielles dans ce qui prend finalement la forme d’une succession scénettes complètement déconnectées si ce n’est par un faux prétexte scénaristique qui ne mène à rien, lourdement baigné d’un surréalisme sans à-propos qui transpire l’osef à chaque prémisses de péripéties (qui ne mènent de toute façon invariablement nulle part) …

Alors ça esquisse par moments qqs thématiques intéressantes (une vision un peu onirique (et quand même un peu dépourvue de vision) de La Crise !! / le naufrage du rêve américain (c’est beau...) …) mais là encore par touches décousues et on ne peut plus superficielles … et là encore finalement de façon bien redondante, tournant méchamment à vide, et enfonçant autant de portes ouvertes qu’enfile de clichés sur le sujet.

Et tout ça le long d’une aventure finalement essentiellement textuelle, verbeuse à se damner tellement ça mouline dans le grand vide intersidéral de « je m’écoute parler même si j’ai rien à dire » … Et c’est hallucinant d’abus jusqu’à cet Interlude #2 qui nous inflige de rester assis dans un bar à attendre que s’épuise les dizaines de minutes des discussions des tables environnantes, en ne pouvant même pas expédier la chose en cliquant frénétiquement sur « suivant » en faisant autre chose puisqu’il faut obligatoirement positionner la caméra alternativement sur les différentes tables pour que les « dialogues » (dépourvus de tout intérêt) suivent leur cours … ((Paraitrait que y'a du Beckett là-dedans ... moi qui avait de l'estime pour Beckett Tire la langue ...))

Bref, trop pour moi à ce stade, impossible de me motiver à relancer le jeu, je reprendrai peut-être plus tard pour épancher ma curiosité de « et … c’est sensé aller quelque part ?? » mais franchement j’en attends plus rien.

(Et encore, je n’aborde pas le « gameplay » assez exécrable qui nous fait naviguer sur des écrans où il n’y a rien à faire mais arrive malgré tout à nous infliger des labyrinthes de murs invisibles pour arriver péniblement au seul endroit où de toute façon on peut aller … (mais donc on galère pour y aller … insensé).)