Test - Evoland, une fresque chronoludique

Android
IOS
Linux
Mac
Win
Rédigé par At0mium, publié le 11/09/2013, modifié le 23/01/2015
Partagez sur :

Grand vainqueur de l'édition #24 du Ludum Dare, Nicolas Cannasse tenait avec son projet Evoland un sacré concept. C'est en 48 heures qu'il a réussi à créer ce jeu d'aventure amenant les joueurs à revivre l'histoire du jeu vidéo aussi bien techniquement que sur le plan du game design. Très rapidement, une grosse communauté s'est formée autour d'Evoland, et quelle ne fut pas leur satisfaction de voir qu'une version bien plus ambitieuse allait voir le jour quelques temps plus tard. L'attente fut longue et difficile, et tout le monde semblait très emballé, pourtant à l'arrivée du jeu en Avril 2013 ce fut pour beaucoup une véritable douche froide... Étrange n'est-ce pas ? Était-ce vraiment justifié ? La réponse dans les paragraphes qui suivent...

En ai-je 8, 16, ou 32 ? Je parle bien sur de mes bits !

Dans Evoland, l'histoire importe peu. Certes il sera question de sauver le monde mais c'est surtout un prétexte pour vous faire enchaîner les gros clichés vidéo-ludiques que nous avons connu de l'époque NES à celle de la Playstation. L'aventure se compose de la façon suivante : chaque coffre que vous allez découvrir sera soit un collectable (à récupérer pour le 100% symbolique), soit une amélioration technique du jeu. Ce sera donc sur votre route que vous débloquerez des fonctions comme : La musique, le passage à la couleur, à la 3D, le système d'expérience, la barre de vie, les combats au tour par tour, et tant d'autres choses que je vous laisse découvrir ! Très bon point pour le soft, ce concept ne s'essouffle à aucun moment. Certes, on arrive assez vite à la 3D, mais les améliorations graphiques ne sont qu'une petite partie de ce qui est proposé. En effet,  tant au niveau du gameplay qu'au niveau des features (vaisseau, carte du monde, PNJ, etc.), nous sommes ravis de voir que l'évolution du jeu sera constante sachant que l'aventure se termine en 3-4 heures. Cela peut sembler assez court mais c'est aussi ce qui garantit au joueur une expérience dense, un parti prix qui ne plaira peut être pas à tout le monde. 

L'aventure d'Evoland

C'est ainsi que vous aurez dans un premier temps l'impression de jouer à un Zelda. Armé de votre épée, il vous faudra tuer des monstres et progresser dans des donjons tout ce qu'il y a de plus classiques jusqu'à débloquer les combats façon J-RPG, ce qui changera alors votre perception du jeu. Il en sera de même avec les environnements que l'on appréhendera différemment lors du passage de la 2D à la 3D, et ce sera d'ailleurs là le thème de quelques énigmes dans le dernier tiers du jeu qui nous propose de switcher à notre guise entre les deux. Une idée qui fonctionne plutôt bien, d'autant plus qu'elle tombe à point nommé pour permettre au joueur de récupérer tout ce qu'il aurait pu manquer plus tôt. Sans vous spoiler, je tiens quand même à souligner que le final du jeu est absolument grandiose et qu'il fera le plaisir des fans de références. 

Pour le plaisir des nostalgiques, mais les autres ?

La magie d'Evoland, c'est de jouer avec nos souvenirs avec beaucoup de recul et bien sûr beaucoup d'humour ! Chaque amélioration sera l'occasion pour le développeur de glisser une petite phrase sarcastique mais pleine d'amour pour le monde vidéo-ludique. Les références abondent. De Zelda à Final Fantasy en passant par Diablo mais aussi tout un tas d'autres jeux pour les petits clins d'oeil ici et là, on aura tôt fait de baigner dans la nostalgie et cela aura le mérite d'esquisser chez le joueur de "la bonne époque" bon nombre de sourires. D'un point de vue purement personnel, j'ai fondu quand j'ai découvert qu'il était possible de jouer à un simili Triple Triad (Final Fantasy VIII) dans un village graphiquement proche de ce qu'on nous servait à l'époque, abritant un vaisseau possédé par un certain Sid... Je pense que vous avez saisi l'idée ! Pour être tout à fait franc avec vous, je ne suis pas persuadé qu'un jeune joueur prendra autant de plaisir qu'un "ancien" avec ce Evoland. Ne pensez pas jouer à un vrai jeu d'aventure, ni même à un RPG, toute la mise en scène n'est là que pour vous faire revivre de façon concise l'évolution des concepts de jeux. Les énigmes ne sont pas très ardues, et les phases de combat au tour par tour pas profondes pour un sou, mais est-ce vraiment ce qu'il faut attendre d'un tel titre ? 

Concept grandiose
Evoland est un titre qui ne peut s'apprécier pleinement qu'en ayant connu les jeux vidéo depuis l'époque de la NES. Il propose une aventure courte mais qui a le mérite de ne jamais s'essouffler tant elle veille à nous interpeller sans cesse par des petits clins d’œil toujours agrémentés d'une phrase à l'humour fin. Il se pourrait bien que le concept soit tellement fort que beaucoup se sont imaginé capables de faire des merveilles avec "s'ils pouvaient faire eux-même leur jeu". Il n'empêche qu'il fallait avoir l'idée, et il est à parier que si le titre était sorti dans cette version depuis le début il aurait connu un bien meilleur accueil. Ce Evoland est un petit bijou de créativité, une belle déclaration d'amour au jeu vidéo et à son histoire, mais il n'est sans doute pas à mettre dans toutes les mains.

Indie LIVE - Evoland + Interview de Sébastien Vidal (Shiro Games)

vignette pour les réseaux